Compte-rendu de l'attentat à la station Barbès-Rochechouart.

Archives de Paris, PEROTIN/1101/44/1 19.

Date : 21 août 1941
Thème : Premier attentat de la Résistance à Paris
Fonds : Cabinet de la préfecture
Cote : PEROTIN/1011/44/1 19 

Ce compte rendu, que l’on retrouve aussi dans les archives de la préfecture de Police (document en complément) est celui de l’évènement marquant le début d’attaques directes des autorités d’occupation dans la capitale par la Résistance.

Il ne figure pas dans les rapports quotidiens des archives de l’administration de la CMP, sans doute à cause de la gravité de « l’incident », parmi ceux remontés quotidiennement à la préfecture de la Seine.

C’est bien l’attentat de celui que l’on appellera par la suite le colonel Fabien, qui avec ses camarades, ont exécuté un sous-officier allemand à la station Barbès-Rochechouart (ligne 4 du métro).

Cet évènement va provoquer un durcissement de la répression de la part des autorités allemandes : la politique des otages est enclenchée. Les exécutions en masse annoncées par voie d’affichage vont marquer le quotidien des Français et des Parisiens.

Le même jour, à 23h, un coup de feu est tiré à la station Bastille et ne fait aucun blessé. L’évènement est signalé le lendemain par les soldats allemands visés, sans doute suite à ce qui s’est passé sur la ligne 4. Les agents du métro présents à ce moment-là sont « punis » pour ne pas avoir signalé l’incident (document en complément). Le 22 août, une grenade est retrouvée dans un wagon de 1ère classe à la station « gare du Nord » sur la ligne 4 (document en complément). 

Transcription :

Service du contentieux et du domaine

Ce matin, 21 août, à 8h05, à la station « BARBES-ROCHECHOUART », ligne 4, quai direction porte d’Orléans, un Officier de marine allemande, M. Moser, a été atteint de deux coups de révolver, alors qu’il montait dans la voiture de 1ère classe d’une rame à l’arrêt.

Des renseignements recueillis à l’hôpital Lariboisière où la victime avait été amenée par un gardien de la paix et deux agents du Métropolitain, il résulte que le blessé est décédé aussitôt son arrivée (il avait été atteint de deux balles dans le dos).

La police a été informée à 8h10 par la permanence du Métropolitain et la Kommandantur a été prévenue par la police.

Cet attentat a eu plusieurs témoins, dont deux agents du Métropolitain et quatre personnes étrangères à la Compagnie.

Il ressort de la déposition d’un agent que les faits se sont produits de la façon suivante : 

Un individu qui se trouvait à la 2ème porte de la voiture de 1ère classe a tiré deux coups de révolver au travers d’une de ses poches sur l’officier qui montait par la porte voisine.

L’auteur de l’attentat et un autre individu sont descendus précipitamment de la rame ; ils se sont précipités vers la sortie en courant et ont gagné l’extérieur de la station après avoir sauté par-dessus les battants verrouillés.

L’enquête est menée parallèlement à celle du Commissaire de police du quartier Clignancourt, d’une part et par la gendarmerie allemande, et, d’autre part, par la police militaire allemande. 

Pistes pédagogiques : 

  • Utiliser le document lors d’un travail sur la Résistance à Paris et mettre en avant son importance dans le durcissement de la répression par les autorités allemandes.

  • Faire une recherche sur Pierre Georges.

  • Associer les documents concernant l’attentat et les incidents des 21-22 août 1941 et faire ressortir la montée en puissance des attaques de la Résistance.

Compléments :