Bilan chiffré des bombardements dans le département de la Seine, 1942, 1943 et début 1944.

Bilan chiffré des bombardements dans le département de la Seine, 1942, 1943 et début 1944. Archives de Paris, PEROTIN/1011/44/1/17 1.

Date : 1944
Thèmes : Bombardements. Préparation au Débarquement
Fonds : cabinet de la préfecture de la Seine
Cote : 
PEROTIN/1011/44/1/17 1

La préfecture de la Seine dresse un bilan des bombardements alliés débutés en mars 1942, avec pour cible les usines Renault à Boulogne-Billancourt qui seront touchées au moins trois fois. 

Les attaques sur des lieux stratégiques comme les usines ou les installations ferroviaires ont pour but de désorganiser les mouvements de troupes en prévision d’un débarquement sur les côtes françaises. Mais les victimes civiles, les destructions d’habitations et les sinistrés sont en nombre important.

Le 15 septembre 1943, plusieurs villes de la région parisienne et une partie du 16e arrondissement sont touchées. Les objectifs majeurs étaient l’usine Caudron-Renault à Courbevoie, celle d’Hispano-Suiza à Asnières et Renault à Billancourt. Dugny est bombardée le 16 août 1943 du fait de sa proximité avec l’aéroport du Bourget.

La gare de triage à Noisy-le-Sec est prise pour cible  le 18 avril 1944, ce qui provoque la destruction de 75% de la ville qui est déclarée « ville morte » par arrêté préfectoral du 5 août 1944. Mais les habitants ne fuient pas pour autant.

Saint-Ouen et Saint-Denis, proches de la gare de triage de La Chapelle, sont touchées pendant la nuit du 20 au 21 avril 1944 comme une grande partie du 18e arrondissement de Paris.

Depuis février 1944, le chef de l’État-major pour le commandement du « Gross Paris » ordonne l’arrêt des cloches d’églises pendant les alertes et opérations militaires. Le préfet de la Seine et le préfet de police interdisent aux enfants de moins de 14 ans de circuler dans des secteurs précis de la capitale après le bombardement d’avril 1944. Pour la Défense passive, certains abris sont rendus plus accessibles de l’intérieur avec une grande campagne de travaux d’intercommunication des caves des bâtiments communaux par les services d’architecture de la Ville. Ces ouvertures offrent aussi des possibilités agrandies de caches pour la Résistance…

Pistes pédagogiques : 

  • Analyser le tableau dans son ensemble pour faire ressortir l’impact des bombardements sur la vie quotidienne (tués, blessés, sinistrés, immeubles détruits…).

  • Sélectionner des villes ayant un nombre important de victimes et rechercher les dates et cibles des bombardements alliés les concernant.

  • Rechercher les réactions des populations face à ces attaques des forces alliées.

  • Montrer comment le régime de Vichy utilise ces bombardements en l’associant avec des documents de propagande et d’action de la Milice.

Compléments : 

  • Note du chef de l’État-major général, Von Unger, pour le commandement du « Gross Paris » aux préfets concernant l’arrêt des cloches d’églises pendant les opérations militaires et les alertes, 5 février 1944. Archives de Paris, PEROTIN/1011/44/1/23 1.

  • Précautions prises par le préfet de la Seine et le préfet de police suite au bombardement du 21 avril 1944. Est noté en bas du document une allocution du général de Gaulle, 24 avril 1944. Archives de Paris, PEROTIN/1011/44/1/23 1.

  • Avis de travaux d’inter-communicabilité des caves et plans pour deux écoles du 19e arrondissement, octobre 1943. Archives de Paris, 10W 71.