13 novembre 2015 : hommages collectés dans la rue
Le soir du 13 novembre 2015, Paris est endeuillée par une série d’attentats revendiqués par des terroristes islamistes. Une première attaque a lieu à Saint-Denis, aux abords du Stade de France, où se joue un match de football ; d'autres suivent dans plusieurs rues des Xe et XIe arrondissements où des civils sont pris pour cibles aux terrasses de cafés et de restaurants. La dernière attaque, la plus longue et la plus meurtrière, se déroule dans la salle de spectacle du Bataclan (XIe arr.) où 1 500 personnes assistent à un concert.
Le bilan des victimes de ces attentats est de 500 blessés et 130 personnes tuées.
Les jours suivants, un élan citoyen conduit anonymes et officiels à déposer de multiples hommages aux victimes (fleurs, dessins, messages écrits, photographies, objets…) sur des mémoriaux éphémères apparus spontanément aux abords des sept sites endeuillés, ainsi que sur la place de la République. Alertée par Gérôme Truc, sociologue dont les recherches portent principalement sur les réactions sociales aux attaques terroristes et les processus de mémorialisation, la Mairie de Paris mobilise ses équipes pour entretenir, préserver et sauvegarder les traces de cette émotion collective. Sous la direction des Archives de Paris, un protocole d’archivage des mémoriaux est mis en place.
Dès décembre 2015, des équipes d’agents volontaires des services de la propreté et des Archives de Paris ont entretenu les mémoriaux éphémères et prélevé périodiquement les documents les plus en danger présents sur la voie publique.
Ces documents sont désormais conservés aux Archives de Paris et mis à disposition de tous les citoyens ainsi qu’à la communauté scientifique. Les quelque 7 955 documents collectés ont été séchés, désinfectés, nettoyés, classés et inventoriés avant de faire l’objet d’une campagne de numérisation grâce au mécénat de l’entreprise Arkhênum.
Ce corpus documentaire contient des documents d’une grande variété tant sur le contenu que sur la forme : messages en toutes langues et de toutes longueurs, dessins ou textes créés par des enfants ou des adultes de tous âges et de toutes nationalités... Certains hommages sont d’une grande originalité, d’autres apparaissent plus répétitifs.
Cet ensemble n’est pas clos puisque les Archives de Paris continuent de l’enrichir de documents de provenance publique ou privée, produits en réaction aux attentats de 2015. Ces fonds sont traités progressivement pour être mis à la disposition de tous et pour tous les usages, du recueillement mémoriel à la recherche scientifique, en passant par l’action éducative ou la création artistique.