La Semaine sanglante

La fuite du gouvernement à Versailles, ville des rois, est vécue comme un véritable affront par les habitant.es de Paris, profondément républicaine, d’autant que les mesures décidées par Adolphe Thiers et l’Assemblée nationale sur le paiement des loyers ou la suppression du solde de la Garde nationale ont un effet dévastateur sur les conditions de vie du peuple parisien.

Après l’échec des modérés à assurer une médiation entre Versailles et Paris, les deux camps se braquent et le conflit idéologique se transforme en conflit militaire. Le 2 avril, le gouvernement attaque Paris, défendu par ses gardes nationaux, pour en reprendre le contrôle.

À partir du 21 avril 1871, Adolphe Thiers impose à Paris un blocus ferroviaire qui replonge la capitale dans les affres de la faim et du manque : c’est le second Siège de Paris. Les Communards réactivent la plupart des dispositifs mis en œuvre pendant le premier siège, comme l’ouverture de boucheries communales, la vente publique de pommes de terres ou encore la distribution de bons de pain.

Malgré la nomination de Jaroslaw Dombrowski comme commandant de la place de Paris le 6 avril, la Commune ne parvient pas à enrayer la défaite face à une armée gouvernementale plus nombreuse, mieux préparée et mieux équipée. Le dimanche 21 mai 1871, l’avant-garde des troupes versaillaises pénètre dans Paris par la Porte du Point-du-Jour (16e arrondissement).

Ainsi commence la Semaine sanglante, qui voit s’affronter avec violence plus de 120 000 hommes de l’armée régulière envoyés par Adolphe Thiers contre quelques milliers de soldats fédérés. Les nombreuses victimes et les importantes destructions matérielles marquent durablement l’imaginaire collectif et la physionomie de la capitale. Les contemporains parlent de la bataille de Paris. La ville se hérisse de barricades. Les obus ravagent les habitations. Les flammes emportent le palais des Tuileries, le Palais de Justice et l’Hôtel de Ville, détruisant l’état civil et la plupart des archives de la capitale. 

Tract pour des cours publics et gratuits pour jeunes filles, avril 1871. Archives de Paris, VD3 15. Barricade rue Perronet pendant la Commune de 1871. Archives de Paris, 11Fi 5138.Paris et ses ruines, le Palais des Tuileries, Adam Sabatier, 24 mai 1871. Archives de Paris, 15Fi 114. Photographie de l’Hôtel de Ville en ruines extraite de Ruins of Paris & Environ. Photographs, par Tune, G. (photographe), 1871. Archives de Paris, 9Fi 4. Dépêche télégraphique d’Adolphe Thiers, 25 mai 1871. Archives de Paris, 7AZ 5. Photomontage du massacre de la rue Haxo, 1871, collection Lazare. D1Z 55. Photographie dune rue de Paris en ruines extraite de Rapport du commissariat de police de Versailles, 29 mai 1871. Archives de Paris, 1AZ 18, dossier 166, pièce 115.