La Commune au pouvoir
Si l’on retient parfois de la Commune l’image d’un épisode davantage tourné vers la discussion que vers l’action, il ne faut pas en oublier le bilan qui annonce les réformes mises en place des décennies plus tard par la IIIe République.
Pendant deux mois, la Commune administre Paris, dans un contexte où la gestion des pénuries et les opérations militaires en deviennent rapidement les principales préoccupations. Elle met en place une nouvelle administration, adopte de nouveaux symboles, organise l’approvisionnement de Paris, réforme l’enseignement, décrète la séparation de l’Église et de l’État et améliore les conditions de travail et de vie des ouvriers et des ouvrières, et plus généralement des franges les plus pauvres de la population.
Ces réformes visent à faire de Paris un modèle de république sociale, dans un contexte où le passage de l’Empire à la IIIe République ne s’accompagne d’aucun changement de conception du rôle de l’État. Afin que cet exemple puisse être reproduit en France et dans le monde, la Commune déploie des efforts de communication en direction de la France provinciale, partagée entre villes républicaines favorables au mouvement communaliste et campagnes conservatrices.
Malgré cela, le conseil de la Commune se perd dans les débats au détriment de l’efficacité de son action. S’éloignant du principe de souveraineté populaire qui était à son origine, la Commune décide de mettre en place un Comité de salut public pour faire face à la déroute militaire, ravivant le souvenir de cet organe du gouvernement révolutionnaire pendant la Terreur (1793-1795). Incapable de redresser la situation, la question de son existence ne fait qu’ajouter des divisions au sein des membres de la Commune.