La révolution communale
Peu après l'armistice du 28 janvier 1871, des élections législatives au suffrage universel sont organisées le 8 février 1871. À Paris, les républicains l'emportent largement : Louis Blanc, Victor Hugo, Léon Gambetta et Giuseppe Garibaldi. Les régions placent en revanche les monarchistes (400 députés sur 675 sont royalistes), légitimistes et bonapartistes au pouvoir. Le très conservateur Adolphe Thiers arrive en tête dans vingt-six départements. C'est le début d'un antagonisme fort entre Paris, qui affiche sa volonté de résistance, et la province qui veut en finir avec la guerre.
Le 16 février 1871 à Bordeaux, l’Assemblée nationale élit Adolphe Thiers chef du gouvernement et lui donne son blanc-seing pour négocier la paix.
Les négociations menées par Adolphe Thiers et Jules Favre avec le chancelier Otto von Bismarck sont entamées dès le 23 février, à Versailles. Elles aboutissent le 26 février à la signature des préliminaires de paix à Versailles. Le texte, qui prévoit la cession de l'Alsace et de la Moselle à l'Allemagne, est ratifié par l’Assemblée nationale le 1er mars par 546 voix contre 170. On dénombre aussi 23 abstentions.
De son côté, Paris et les Parisien.nes perçoivent comme une véritable provocation le projet de paix, comprenant l’occupation par 30 000 Prussiens d’une partie de la capitale. En outre les décisions de l’Assemblée de s’installer à Versailles, de priver les gardes nationaux de leur solde, ou de suspendre le moratoire sur le paiement des loyers sont un soufflet pour les classes populaires et les républicains.
L’envoi de l’armée par Thiers pour reprendre les canons et les mitrailleuses conservées par la Garde nationale sur les hauteurs de Montmartre et de Belleville le 18 mars 1871 agit comme une étincelle, déclenchant une insurrection.