De la guerre... à la guerre civile
Le Siège de Paris est à la source d’une importante mobilisation des Parisien.ne.s, notamment ceux appartenant au mouvement populaire. Très rapidement, des comités de vigilance se forment à l’initiative de l’Association internationale des travailleurs, dans les 20 arrondissements. Chaque comité désigne deux membres pour former le Comité central républicain des vingt arrondissements de Paris, revendiquant la mise en place d’une Commune, comme lors de la Révolution de 1789. Le mois d’octobre 1870 est ainsi émaillé de manifestations en faveur de l’instauration d’une Commune, notamment après la capitulation du général Bazaine à Metz.
Pourtant, les Parisiens répondent « oui » lors du plébiscite les interrogeant sur leur soutien au gouvernement de la Défense nationale, mais leur mécontentement s’accentue au mois de janvier 1871, alors que la défaite face à la Prusse se confirme. Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1871, une affiche rouge, placardée dans la ville, déplore l’incapacité du gouvernement de la Défense nationale à accomplir sa mission, ainsi que la filiation de cette administration avec celle de l’Empire. Elle se termine par la phrase « Place au Peuple ! Place à la Commune ! ».
Le 28 janvier 1871, le gouvernement demande l’armistice, mesure inacceptable pour les Parisiennes et Parisiens qui ont tenu le siège pendant quatre mois. L’Allemagne annonçant qu’elle ne traitera qu’avec un gouvernement issu d’une assemblée élue, des élections sont organisées le 8 février 1871. Paris élit une majorité de candidats républicains, mais dans l’ensemble du pays, les monarchistes, légitimistes et orléanistes, représentent la majorité des députés élus. Adolphe Thiers, député conservateur est nommé chef de l’Exécutif. Ses priorités sont de conclure la paix avec l’Allemagne et de percer l’abcès révolutionnaire que représente Paris.