La Commune au pouvoir
L’image de la Commune est celle d’un épisode davantage tourné vers la discussion que vers l’action. Ceci peut s’expliquer par la brièveté de la période où celle-ci administre Paris, dans un contexte où la gestion des pénuries et les opérations militaires en viennent rapidement à occuper le devant des préoccupations.
Ce maigre bilan n’est pourtant pas à oublier, car il annonce les réformes mises en place des décennies plus tard par la IIIe République. Pour Karl Marx « L’œuvre premier de la Commune, ce fut son existence même ». Pendant deux mois, la Commune met en place une nouvelle administration, adopte de nouveaux symboles, organise l’approvisionnement de Paris, réforme l’enseignement, décrète la séparation de l’Église et de l’État et améliore des conditions de travail des ouvriers et des ouvrières.
Ces réformes visent à faire de Paris un modèle de république sociale, dans un contexte où le passage de l’Empire à la IIIe République ne s’accompagne d’aucun changement de conception du rôle de l’État. Afin que cet exemple puisse être reproduit en France et dans le monde, la Commune déploie des efforts de communication en direction de la France provinciale, partagée entre villes républicaines favorables au mouvement communaliste et campagnes conservatrices. Elle se fait également connaître auprès des pays étrangers.
Malgré cela, le conseil de la Commune se perd dans les débats au détriment de l’efficacité de son action, Édouard Vaillant n’y voyant qu’un « petit parlement bavard ». S’éloignant du principe de souveraineté populaire qui était à son origine, la Commune décide de mettre en place un Comité de salut public pour faire face à la déroute militaire, ravivant le souvenir de cet organe du gouvernement révolutionnaire pendant la Terreur (1793-1795). Incapable de redresser la situation, la question de son existence ne fait qu’ajouter des divisions au sein des membres de la Commune qui sera finalement vaincue en mai 1871.