Paris occupé (1940-1944)
L’armée allemande entre dans Paris, déclarée ville ouverte, le 14 juin 1940 et en prend possession. Le 18 juin, le défilé triomphal sur les Champs-Élysées est filmé par la propagande allemande. L’appareil d’occupation se met très vite en place.
Si la capitale en tant que telle est totalement effacée, il n’en reste pas moins que les fonctionnaires français répondent aux directives de l’État Français mis en place par le maréchal Pétain, qui obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. Les hauts fonctionnaires en poste à Paris, devenue « préfecture régionale », sont au service du commandement militaire en France.
Paris est le siège des autorités allemandes d’occupation et de ce fait, cible de la Résistance dont les premiers faits sont en réaction à cette mainmise sur la capitale.
La vie quotidienne des Parisiens est centrée sur le ravitaillement, les réquisitions, les interdictions qui s’accumulent, les déplacements, des nouvelles des soldats prisonniers de l’Allemagne. La population doit vivre avec les lois antisémites de 1940 et 1941, les arrestations, les représailles, la désignation d’otages.
Le conflit s’installe dans la durée, la Résistance s’organise et la répression devient plus dure. La propagande vichyste et allemande battent leur plein.
En 1942 et 1943, la région parisienne puis la capitale subissent les premiers bombardements depuis 1940, faisant de nombreuses victimes. La milice est aussi à l’origine de nombreux morts.
Parmi les fonds d’archives dans lesquels certains de ces documents ont été sélectionnés, quelques-uns ont été sauvés de justesse de la destruction pendant les combats de la Libération.
Note sur le papier à en-tête
De nombreuses lettres, notes ou rapport sont écrits sur des feuilles à l’en-tête « République Française ». Dans ce contexte, la pénurie de papier, dont il est souvent question dans les échanges, peut expliquer cette réutilisation. Cependant, on note que lorsqu’un correspondant allemand utilise ces feuilles, il écrit son texte au dos, afin que la mention n’apparaisse pas en premier. On remarque que les correspondants français conservent en grande majorité l’en-tête « République Française » sans y apporter de correction. Dans certains cas cependant, elle est rayée et la mention « État français » rajoutée à la machine à écrire. Sur la masse de documents consultés produits par le cabinet de la préfecture, très peu de lettres portent l’en-tête imprimée « État français » en raison de l'Occupation. Lorsque c’est le cas, il s’agit pincipalement de documents émanant de nouveaux organes du gouvernement de Vichy : le secrétariat d’état à la famille et la santé, l’instruction publique, la milice, etc.