Paris en guerre (1939-1940)
Le premier conflit mondial, par sa modernité et son extension aux populations civiles, marque fortement les esprits de la société et des dirigeants. Face aux bombardements aériens et aux gaz, plus personne n’est à l’abri. Dans les années 1930, le ministère de l’Intérieur et la préfecture de Police de Paris recherchent des moyens efficaces pour protéger la population. La loi du 9 avril 1935 met en place l’organisation de la défense passive (Archives de Paris, collection Révillod, D33Z 1 à 7).
Plus généralement, avec la montée des périls des années 1930, est votée le 11 juillet 1938 la loi d’organisation de la nation en temps de guerre qui prépare, en temps de paix et à tous les niveaux de la vie économique du pays, les modalités politiques de réquisitions pour l’effort de guerre. La défense passive y est alors incluse (article 11). Lors de la déclaration de guerre, le pays semble prêt : les instances en cas de conflit sont définies.
Avec la mobilisation générale de septembre 1939, le processus de défense passive ainsi que les réquisitions civiles sont enclenchés.
En mai-juin 1940, l’avancée des troupes allemandes provoque à nouveau une panique des populations : entre 6 à 8 millions de personnes se retrouvent sur les routes. Si les départs et les mises à l’abri en région de certains Parisiens débutent au mois de mai-juin, c’est à partir du 10 juin que les Parisiens et les habitants de la préfecture de la Seine quittent massivement leur domicile après l’annonce de la rupture du front : c’est l’exode. Le gouvernement de Paul Reynaud est évacué de Paris pour la Loire à cette même date.
Les autorités parisiennes, à l’approche des troupes allemandes, accentuent les mesures de protection contre les bombardements et les réquisitions prévues par la loi du 11 juillet 1938. Mais lorsque de nombreux Parisiens regagnent difficilement leur domicile en juillet 1940, la France a signé l’armistice qui met fin aux combats et Paris est occupé…