Propagandes, censure et commémorations
Dès 1913, les discussions à l’Assemblée sur « la loi des trois ans » qui allonge le temps de caserne des jeunes gens de 20 ans, mobilisent les groupes politiques anti-guerre. Jean Jaurès est lui-même très impliqué contre cette loi jugée coûteuse, inutile et socialement destructrice.
Le climat social et politique est lourd et tout acte contre la loi peut être sanctionné par la justice comme « propagande antimilitariste ». Les documents présentés dans ce cadre proviennent d’une affaire jugée par le tribunal de première instance dont les répercussions sont nationales puisque des perquisitions ont lieu dans les milieux anarchistes, syndicalistes et socialistes dans toute la France.
Après la déclaration de guerre et l’union sacrée, deux priorités sont engagées par le gouvernement pour exercer son contrôle sur l’opinion et l’information : la propagande et la censure qui interdit de divulguer des faits ou faire partager des idées qui vont à l’encontre de cette ligne. Le 2 août 1914, l’état de siège suspend la liberté de la presse et le 5 août la censure est instaurée par décret : le bureau de presse du ministère de la guerre est chargé d’organiser l’information. Cette loi du 5 août 1914 a des répercussions sur les personnes qui peuvent se faire arrêter et condamner pour « propos alarmistes » ou « séditieux » pouvant porter atteinte au moral des Français.
Parmi les moyens développés pour la propagande et le moral des soldats et des civils, l’accent est mis sur les cérémonies de commémoration : à Paris, c’est la bataille de la Marne de septembre 1914, évitant l’invasion de la capitale. Dès 1915, Paris est alors un lieu d’exposition, de célébration en l’honneur des soldats morts aux combats.
L’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917 aux côtés des puissances de l’Entente est l’occasion de festivités en l’honneur de l’amitié franco-américaine. La célébration du 4 juillet 1918 porte cependant d’autres attentes que les festivités en l’honneur des nations alliées dont les soldats et autorités civiles sont présents à Paris depuis le début du conflit. (voir Paris : capitale du monde en guerre).