Cadavres d'insurgés en cercueils

Cadavres d’insurgés en cercueils, mai 1871. Archives de Paris, D3R4 272.

Date : mai 1871
Thème : La Semaine sanglante
Fonds : Garde nationale
Cote : D3R4 272

Note de l’inspection des cimetières sur le rhum distribué aux employés chargés de l’enfouissement des cadavres en mai 1871
Date : 22 janvier 1972
Fonds privés communaux : collection Yves Duponchelle, documents relatifs aux cimetières parisiens
Cote : V5S 9

De nombreux cadavres fédérés ont sans doute été enterrés rapidement sans avoir été reconnus par leurs familles. Des photographies témoignent néanmoins de l’étalage des cadavres de gardes nationaux tués à des fins d’identification. On affectait ainsi un numéro à chaque mort.

Attribuées à Eugène Disderi, ces photographies sont probablement les premières à montrer des cadavres. Elles rappellent, avec une ironie sans doute involontaire, les portraits de groupes tels qu’ils étaient réalisés à la fin du XIXe siècle.

La vue de cette photographie, difficile aujourd’hui, devait également l’être au moment où elle fut prise. Les archives des cimetières parisiens montrent ainsi que sur ordre de l’inspection des cimetières, du rhum fut distribué aux ouvriers chargés de procéder à l’enfouissement des cadavres. Si cette pratique peut évoquer l’usage du pot-de-vin distribué aux ouvriers depuis le Moyen Âge en complément de leur salaire, l’usage d’alcool fort donne à penser qu’il s’agissait davantage de faire oublier aux ouvriers l’horreur de la tâche qu’ils avaient à accomplir.

Pistes pédagogiques :

  • Faire remarquer la disposition des cercueils : tableau de chasse, portrait de groupe ? À quelle fin cette prise de vue a-t-elle été mise en scène ?

  • Trouver l’origine de l’expression « pot-de-vin ».

Compléments :