Convocation de la troisième réunion publique du Comité central provisoire de l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins à donner aux blessés

Convocation de la troisième réunion publique du Comité central provisoire de l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins à donner aux blessés, 21 avril 1871. Archives de Paris, ATLAS 529.

Date : 21 avril 1871
Thème : Les Communardes
Fonds : Documents figurés
Cote : ATLAS 529

État du solde du comité de l’Union des femmes du 9e arrondissement
Date : 22 mai 1871
Thème : Les Communardes
Fonds : Administration communale, mairie du 9e arrondissement
Cote : VD6 1744 n°1

La Commune de Paris est un moment essentiel dans l’histoire des mouvements féministes en France. Le 11 avril 1871, Elisabeth Dimitrieff et Nathalie Le Mel, toutes deux membres de l’Association internationale des travailleurs, fondent l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins à donner aux blessés. Pour elles, l’égalité entre les sexes qu’elles revendiquent doit se traduire par la possibilité pour les femmes de participer, au même titre que les hommes, à la défense de Paris. L’Union des femmes se donne ainsi pour objet de rassembler les femmes prêtes à servir « soit aux ambulances ou aux fourneaux, soit aux barricades ».

Le mouvement est organisé en comités de onze membres devant siéger en permanence et tenir au moins une séance par jour. Un comité central, composé de délégués des comités d’arrondissement, est chargé d’entretenir des rapports avec les commissions gouvernementales.

Au-delà de la possibilité pour les femmes de participer à la défense de Paris et de la Commune, l’Union des femmes réclame l’abolition de toutes les inégalités entre les sexes alors que les mouvements socialistes restent encore fortement influencés par les thèses sexistes de Proudhon. Pour l’Union des femmes, toute inégalité est une « distinction créée et maintenue par le besoin de l’antagonisme sur lequel reposent les privilèges des classes gouvernementales ». L’organisation milite pour l’égalité des salaires, l’autorisation du divorce, l’abolition de la distinction entre femmes mariées et concubines et de celle entre enfants légitimes et naturels, ou encore la fermeture des maisons de tolérance.

L’Union des femmes a bénéficié d’une reconnaissance de la part des autorités. L’état du solde du comité de l’Union des femmes du 9e arrondissement témoigne ainsi d’une indemnisation par la mairie de l’arrondissement des femmes qui en faisaient partie.

De manière générale, les femmes sont des figures essentielles des clubs de la Commune, lieux de sociabilité et d’exercice de la souveraineté du peuple de Paris où les réformes de la Commune sont débattues et où l’action des élus est jugée.

Pistes pédagogiques :

  • Préciser le vocabulaire : Que sont les maisons de tolérance dont les femmes réclamaient la fermeture ?

  • Dégager le sens : Quelle est l’autre revendication féminine majeure ?

  • Assurez-vous que la place tenue par les femmes dans la Commune de Paris est bien comprise des élèves. Comment comprennent-ils leur rôle lorsqu’elles servent la Commune de Paris « soit aux ambulances ou aux fourneaux, soit aux barricades » ?

  • Étudier la personnalité de plusieurs femmes de la Commune.

  • Étudier l’évolution de la législation relative au divorce.

  • Réfléchir à l’égalité hommes-femmes.

Compléments :