Pétition des habitants des Lilas pour la réouverture de la ligne 11 du métro.
Date : Juillet 1944
Thèmes : Réquisition. Protestations
Fonds : Administration centrale des transports en communs de Paris
Cote : PEROTIN/10331/56/1 3
Depuis mars 1944, des transactions sont en cours entre les autorités d’occupation et la CMP pour augmenter les économies d’énergie électrique dans le métro afin d’en reporter la production pour l’effort de guerre allemand. Les exigences se resserrent, proportionnellement aux échecs essuyés par l’armée allemande sur tous les fronts où elle est engagée.
Dans une première version les solutions envisagées pour ces besoins énergétiques sont la fermeture complète de deux lignes (10 et 11), de la ligne de Sceaux, partielle de la 3 et la 14 (qui deviendra partie de la ligne 13 en 1976), la fermeture de 33 stations et la réduction du service en général (document en complément).
Finalement, seule la ligne 11 sera entièrement fermée et réquisitionnée pour y installer des ateliers de réparation et construction de l’armée allemande.
Les arrangements trouvés pour limiter la fermeture de la ligne 10 montrent un échange d’énergie ponctionnée sur les lignes électrifiées des compagnies de chemin de fer français (document en complément).
Les fermetures de la ligne 11, des 33 stations et la réduction du service sont entérinées le 12 mai et effectives le 15 mai 1944.
Cette pétition d’habitants de la ville des Lilas, terminus de la ligne 11, est transmise à la préfecture le 5 juin, veille du débarquement en Normandie, pour demander la réouverture au public de cette ligne.
L’ébauche de la réponse de la préfecture au maire, mentionne bien l’évènement (phrases rayées) et montre comme l’armée d’occupation est fébrile depuis cette date. La ligne sera ouverte à nouveau le 5 mars 1945.
Pistes pédagogiques :
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Contextualiser les motifs de la pétition à l’aide des documents en compléments.
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Analyser la réponse de la préfecture de la Seine en faisant ressortir les nouveaux évènements dont parle la lettre.
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Réfléchir à la pétition elle-même : des personnes vont nominativement demander la fin d’une réquisition allemande. Cette démarche aurait-elle pu avoir lieu avant ? Y a-t-il des risques de répression ?
Compléments :
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Lettre du directeur de la CMP au préfet de la Seine relative aux fermetures de lignes et stations envisagées, 10 mai 1944. Archives de Paris, PEROTIN/10331/56/1 3.
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Lettre du directeur de la CMP au préfet de la Seine relative aux fermetures entérinées, 12 mai 1944. Archives de Paris, PEROTIN/10331/56/1 3.