Tracts trouvés après le bombardement des usines Renault de mars 1942 au dépôt de bus de Saint-Ouen.
Date : 25 mars 1942
Thèmes : Résistance. Appel grève générale
Fonds : Cabinet de la préfecture
Cote : PEROTIN/1011/44/1 23
La lettre du directeur général des sociétés de transports en commun parisiens qui accompagne l’exemplaire du tract envoyé à la préfecture de Police, signale la découverte d’un paquet de tracts au dépôt de bus de Saint-Ouen, dans le local des appareils oblitérateurs de tickets des contrôleurs. Il semble y avoir été déposé par un agent.
Le document, signé Comités de front de libération nationale, mouvement communiste de résistance, revient sur les bombardements alliés des usines Renault pendant la nuit du 3 au 4 mars 1942.
Plusieurs éléments sont dénoncés, comme la réquisition des ouvriers pour l’effort de guerre allemand, les difficultés de la vie quotidienne concernant le rationnement et la direction des usines Renault qui n’a pas prévu de consignes de sécurité en cas de bombardements. À l’interpellation des ministres de Vichy, s’ajoute celle de F. Lehideux, secrétaire d'État à la Production industrielle et ancien directeur des usines Renault et le ministre du Travail René Belin, rédacteur de la Charte du travail du 4 octobre 1941.
L’appel à la grève générale qui clôture le texte est en lui-même, un acte de résistance. En effet, une ordonnance du 6 novembre 1941 énumère les peines allant de la délivrance d’une amende, en passant par les travaux forcés jusqu’à la mise à mort de tous ceux qui perturberaient la production par un appel à la grève ou autre (document en complément).
Complément :
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Ordonnance du 6 novembre 1941 « pour la protection de la paix au travail ». Archives de Paris, PEROTIN/10331/56/1 33.
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Le bâtiment situé 59, rue Michelet à Saint-Ouen appartient à la RATP. Une plaque commémorative des agents de la CMP victimes de la barbarie nazie (1939-1945) est apposée sur le mur extérieur.