Réclamation d'une Parisienne devant le refus d'une receveuse du métro d'accepter de la monnaie allemande.

Archives de Paris, PEROTIN/10331/56/1 3.

Dates : 18 juillet-26 août 1940
Thèmes : Présence allemande. Vie quotidienne
Fonds : Administration centrale des transports en commun de Paris
Cote : PEROTIN/10331/56/1 3
 

Cette lettre d’une Parisienne adressée à la préfecture, s’offusquant que la receveuse du guichet du métro lui ait refusé une pièce allemande, rappelle que la monnaie du Reich a cours durant l’Occupation.

Si le franc existe encore, frappé par le régime de Vichy avec une francisque, il devient une monnaie « satellite », c’est-à-dire dépendant du reichsmark. Le taux de change est hautement avantageux pour l’Allemagne, comme le souligne la lettre : 50 centimes de reichsmark équivalent à 10 francs.

C’est l’un des moyens durant l’Occupation de réquisitionner l’économie française dans son ensemble.

On remarque à la fin de la lettre, la phrase soulignée en rouge par ce même courrier j’informe la Commandantur ; elle montre que le cabinet de la préfecture prend cette réclamation très au sérieux. La lettre est transmise directement à l’administration des transports en commun parisiens.

Dans sa réponse, le directeur général, Paul Martin, indique que ce sont bien les autorités d’occupation qui fixent la valeur de la monnaie et celle qui a cours en zone occupée.

On ne sait pas qui a écrit au crayon sur la lettre manuscrite la mention « mauvaise française » juste au-dessus de la mention de la Kommandantur. Il est cependant fort probable que cela soit dans les bureaux de l’administration des transports en commun parisiens.

 Pistes pédagogiques

  • Associer ce document à ceux concernant les débuts de l’Occupation pour y ajouter la monnaie comme marque de la présence allemande.

  • Retracer l’impact de cette lettre dans l’administration (préfecture de la Seine et la direction de la CMP) allant jusqu’à l’édition d’une affiche des monnaies placardée dans le métro.

  • Repérer un début de suspicion et de délation dans les éléments soulignés et l’annotation. 

Compléments :