Réquisition par les autorités occupantes d'infrastructures et de personnels de la STCRP.
Dates : juin-décembre 1940
Thèmes : Réquisitions. Occupation
Fonds : Administration centrale des transports en commun de Paris
Cote : PEROTIN/10331/56/1 3
En 1940, l’atelier central de la STCRP du 34 rue Championnet (18e) est le cœur de la construction et de la réparation des autobus de la région parisienne. Sur une étendue de 9 hectares (depuis sa création en 1882) environ 2000 ouvriers travaillent à la construction des véhicules. Les ateliers et les différents métiers y sont nombreux, concentrant une main-d’œuvre ouvrière qualifiée et fortement syndiquée.
C’est à partir du 6 juillet 1940 que l’ordonnance de saisie réserve les ateliers, les stocks et les bureaux aux autorités d’occupation : la majeure partie du personnel technique et la plupart des installations sont affectés à la réparation des véhicules allemands sous les ordres d’ingénieurs de la Wehrmacht d’abord puis de la Reichsbahn (le chemin de fer de l’État allemand).
Pendant quatre ans, les Allemands disposent ainsi de techniciens composés d’agents de la Compagnie ainsi que d’autres personnels recrutés par leurs soins. Ainsi, 1500 à 2000 personnes travaillent pour l’occupant tandis que 600 agents continuent à assurer l’entretien du matériel roulant pour la STCRP qui poursuit sa gestion administrative de l’ensemble des ouvriers.
Différents ateliers de la société, répartis dans le département de la Seine, ont été réquisitionnés, parfois sans ordre administratif comme ceux de Clichy, des Lilas, de Malakoff ou de Saint-Mandé.
L’administration recense ainsi au début de l’Occupation des dysfonctionnements dans l’application des clauses de l’armistice.
On remarque en août 1940 l’installation de factionnaires à l’entrée de l’atelier central, l’usage du laissez-passer ainsi que l’extension de la présence allemande jusque dans les locaux privés et locaux annexes.
Pistes pédagogiques :
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Repérer sur un plan du 18e arrondissement de Paris l’emprise de l’atelier central dans l’espace urbain pour en faire ressortir l’importance stratégique pour l’armée allemande.
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Associer ce document avec d’autres (voir partie 1940 à 1944 du dossier pédagogique) concernant les réquisitions, pour en montrer l’ampleur et la diversité.
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Réfléchir à l’importance pour les autorités d’occupation d’installer un conseiller allemand dans la société des transports en commun parisiens.
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Contextualiser ces rapports avec le début de l’Occupation et la volonté de faire « remonter » tout ce qui n’entre pas dans les clauses de l’armistice. C’est un document représentatif des premiers mois d’occupation.
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Repérer une progression dans la typologie des remarques : mise en place de sentinelles, litiges d’occupation de locaux, litige concernant le travail demandé…
Compléments :
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Compagnie générale des omnibus de Paris. Ateliers de réparation des autobus au dépôt des Poissonniers (qui deviendra l’atelier central), 1912 © Jacques Boyer/Roger-Viollet. Paris en images.
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Bus à gaz. Paris, gare Saint-Lazare, février 1943 ; Autobus à gaz. Paris, mai 1944 ; Autobus marchant au gaz de ville, Champs-Elysées, 1942. Photographies d'André Zucca. © André Zucca/BHVP/Roger-Viollet. Paris en images.