Annonce du préfet de police sur l'épuration.

Annonce du préfet de police sur l'épuration. Archives de Paris, D38Z 6.

Date : 3 septembre 1944
Thèmes : Maires d’arrondissements. GPRF
Fonds : Archives privées. Producteurs multiples
Cote : D38Z 6
 

Dans le feu des combats de la Libération de Paris et surtout depuis l’annonce du débarquement le 6 juin 1944, la France et Paris assistent à des exécutions de personnes localement connues pour travailler avec l’ennemi. 

Dès le mois de juin 1944 des structures légales sont mises en place par le GPRF et Charles Luizet depuis Alger. Puis un arrêté administratif du 27 septembre 1944 crée au ministère de l’Intérieur une Commission consultative d’épuration complétée en octobre par une circulaire prévoyant la création de Comités départementaux d’épuration des fonctionnaires, des industriels, des journalistes et des personnes responsables de la mort de patriotes.

Les cours de justice mises en place jugent pour indignité nationale les « adhérents d’un organisme collaborationniste dont la liste est précisée : la Milice, la phalange africaine, les LVF, le parti francisque… » (document en complément). Les peines capitales prononcées dans le cadre de l’épuration officielle sont, largement, inappliquées*.

Durant et après les combats de rue de la capitale, des exécutions extra-judiciaires se multiplient et des femmes soupçonnées de fréquenter des Allemands sont tondues (document en complément).

Par cette affiche le préfet de police prétend contenir cette épuration « des quartiers ». Le texte est repris dans le Bulletin municipal officiel du 5 septembre 1944 où le CPL propose « de la méthode dans les arrestations » (document en complément).

*Bancaud Alain, « L'épuration judiciaire à la Libération : entre légalité et exception », Histoire de la justice, 2008/1 (n° 18).

Pistes pédagogiques

  • Noter la date de cette affiche et la fonction de l’émetteur, replacer ces éléments dans leur contexte.

  • Repérer ce qui n’est pas écrit : arrestations dans les arrondissements, exécutions de traîtres par des Parisiens qui n’ont pas de fonction officielle. Impatience des habitants de voir châtier les collaborateurs.

  • Faire des recherches sur l’épuration extra-judiciaire pour en estimer le nombre. Compléter par les résultats de jugements légaux.

  • Réfléchir au fait que tous les collaborateurs locaux ou nationaux n’ont pas été punis à cette époque et aux « affaires » qui ressortent bien des années après la fin de la guerre (Maurice Papon, René Bousquet…) : http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/enseigner/memoire_vichy/07bousquet.htm

Compléments :