Tract d'appel à la grève générale.

Tract d'appel à la grève générale. Archives de Paris, 1196W 137.

Date : 11 août 1944
Thèmes : Grèves d’août 1944. Libération de Paris
Fonds : Mairie du 5e arrondissement
Cote : 1196W 137

Ce tract fait partie des effets personnels d’un Parisien victime des combats de la Libération. Ils ont été apportés à la mairie du 5e arrondissement, là où le corps a été recueilli par la Croix-Rouge.

Il s’agit d’un appel à la grève générale, dans la lignée de ceux lancés par les syndicats le 10 et 11 août 1944. 

Après le 14 juillet 1944, de nombreux mouvements patriotiques sont signalés. La grève des cheminots et les arrestations qui s’en suivent engendrent de nouveaux débrayages jusqu’à l’ordre de grève générale du 10 août soutenu par la population. Le CPL (Comité parisien de Libération) clandestin décide après quelques jours et sous l’impulsion des syndicats de généraliser les grèves : à partir du 13 août, elles concernent la gendarmerie, puis la police parisienne et les agents du métro ; la radio « officielle » Radio-Paris n’émet plus à partir du 17 août. 

La grève générale devient un des éléments décisifs de l’insurrection parisienne, même si cette action et ce qu’elle sous-entend ne plaît pas à tous les cadres de la Résistance.

Dans le tract, il est fait mention de milices ouvrières qui se constituent dans les usines. C’est le 10 août que sont légalisées les milices patriotiques organisées localement et sous l’autorité du CPL (document en complément). Il s’agit pour la Résistance de se réapproprier le mot milice : hommes et femmes armés pour la revendication d’une cause en dehors de tout gouvernement.

On peut parler de dualité des pouvoirs : celui officiel du CPL et l’autre populaire et local. C’est avec les combats de la semaine du 15 au 25 août que l’insurrection devra être canalisée.

Pistes pédagogiques :

  • Repérer les éléments du tract faisant mention des grèves déjà enclenchées.

  • Expliquer les références à 1936.

  • Montrer qu’il s’agit d’un appel international ouvrier avec une volonté unitaire, même avec les soldats allemands déserteurs.

  • Contextualiser les derniers mots « pour le pain, la liberté et la paix » dans la capitale en août 1944.

  • Mettre en lumière la dualité des pouvoirs au moment de la publication du tract.

  • À l’aide des documents en complément expliquer l’intérêt des milices patriotiques à ce moment de la Libération et plus tard.

Compléments :