Lettre du proviseur du lycée Saint-Louis sur l'interdiction d'inscrire scolairement les jeunes gens en âge d'être "recrutés" pour le travail obligatoire.

Lettre du proviseur du lycée Saint-Louis sur l'interdiction d'inscrire scolairement les jeunes gens en âge d'être "recrutés" pour le travail obligatoire. Archives de Paris, 1051W 277.
Ouvrir l'exposition

Date : 27 février 1944
Thèmes : Travail obligatoire en Allemagne. Collaboration. 
Fonds : Enseignement secondaire. Lycée Saint-Louis.
Cote : 1051W 277

Devant l'échec de la « Relève » et pour conserver l’initiative, le gouvernement Laval édicte la loi du 4 septembre 1942 permettant « le recrutement forcé d’hommes de 18 à 50 ans et de femmes célibataires de 21 à 35 ans ». L’État français se charge de recenser cette main-d’œuvre et des commissions mixtes franco-allemandes fixent le nombre d'ouvriers à livrer tandis que les entreprises dressent des listes nominatives. Après une visite médicale, les ouvriers déclarés aptes sont contraints de signer leur contrat de travail « volontaire ».

Fin 1942, environ 240 000 travailleurs sont envoyés en Allemagne, ce qui satisfait les exigences de Fritz Sauckel, responsable nazi de la déportation des ouvriers des pays occupés en Allemagne.

Après l’invasion de la zone non occupée en novembre 1942, Vichy obéit directement aux ordres du IIIe Reich et fait voter la loi du 16 février 1943 instituant le Service du travail obligatoire (S.T.O.) : réquisition de deux ans s’appliquant à des classes d’âge. Des accords sont signés avec le ministre de la production industrielle français pour que les travailleurs des usines françaises travaillant pour l’effort de guerre allemand ne soient pas réquisitionnés. La loi française du 1er février 1944 élargit la base du travail obligatoire de 16 à 60 ans.  

Ce sont ces éléments que l’on retrouve dans la lettre du proviseur aux enseignants. Tous les élèves et étudiants des classes préparatoires à partir de 16 ans ne peuvent s’inscrire au lycée car ils doivent partir en Allemagne. Nombre de ces jeunes gens ne se présentent pas à leur convocation et sont recherchés. Les maquis se développent et engendrent le passage de nombreux individus en clandestinité. 

Pistes pédagogiques : 

  • Relever et effectuer une recherche sur les éléments concernant le travail obligatoire (date, sigle).

  • Montrer que les proviseurs des lycées ont eu des consignes concernant les élèves appartenant aux classes d’âge réquisitionnées en fonction des différentes lois de recrutement.

  • Associer ce document à d’autres émanant des établissements scolaires pour faire une étude spécifique sur la vie de lycéen, étudiant ou enseignant sous l’Occupation.

  • Associer la carte de S.T.O. (document en complément) aux autres cartes que doivent avoir sur eux les Parisiens durant l’Occupation. 

  • Faire une recherche sur la résistance au S.T.O. à Paris.

Compléments :