Demande du comité d'action anti-bolchévique (CAA) à la préfecture pour la diffusion du film "Français vous avez la mémoire courte" dans des mairies de la région parisienne. Lettre de la préfecture à ces mairies.

Demande à la préfecture du comité d'action anti-bolchévique (CAA) pour la diffusion du film "Français vous avez la mémoire courte" dans des mairies de la région parisienne. Lettre de la préfecture à ces mairies. Archives de Paris, PEROTIN/1011/44/1/23 1.

Date : 17 et 22 juin  1942
Thèmes : Collaboration. Propagande anti-communiste. LVF
Fonds : Cabinet de la préfecture de la Seine
Cote : 
PEROTIN/1011/44/1/23 1

Le Comité d’action anti-bolchévique, organisation privée, soutient la politique de collaboration de Vichy dans l’aide militaire contre l’URSS à partir de 1941. Le groupe avec à sa tête l’écrivain Paul Chack, devient l’organe de propagande anticommuniste comme l’est l’Institut d’études aux questions juives pour l’antisémitisme. Ces deux organismes travaillent conjointemen

Le CAA est à l’origine de l’exposition « Le bolchévisme contre l’Europe » qui débute le 1er mars 1942 à la salle Wagram à Paris. Elle est inaugurée avec des chefs d’États des nations alliées à l’Allemagne et de hauts fonctionnaires français et allemands.

Fort de cette légitimité dans la politique collaborationniste de Vichy, le CAA demande à ce que les films commandés par le gouvernement et présentés lors de l’exposition, notamment « Français vous avez la mémoire courte », soient projetés dans les usines de Paris. L’esprit de l’exposition doit se répandre partout après la clôture de l’évènement en mars 1942.

La lecture des deux lettres nous montre que cette propagande ne rencontre pas le public attendu. Paul Chack lui-même dans la première lettre renonce à projeter le film dans les usines du département. Il prévoit d’organiser une distribution d’invitations pour informer les ouvriers des séances programmées dans les salles des fêtes des mairies. L’intervention de la préfecture auprès des mairies d’Ivry, Clichy, Colombes et Joinville montre que les conseils municipaux ne souhaitent pas prêter leurs salles des fêtes pour cette propagande… 

La collaboration d’État du régime de Vichy avec l’occupant nazi prend en partie la forme d’une aide militaire à l’Allemagne pour combattre ses ennemis. L’outil principal en est la Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF) qui recrute, forme et envoie au front de l’Est des jeunes gens intégrés à la Wehrmacht entre 1941 et 1944. Le recrutement s’avère difficile et la propagande pour inciter à l’enrôlement est importante (document en complément).

Pistes pédagogiques : 

  • Une recherche sur le Comité d’action anti-bolchévique et sur l’Institut d’études aux questions juives permettra de mesurer la propagande par les expositions, affiches et fascicules à partir de 1941.

  • Dans le premier document, repérer les demandes et le retrait du Comité relatif à la projection dans les usines du film de propagande et en rechercher la raison.

  • Analyser dans la lettre de la préfecture la réticence des maires à donner voix au Comité et en analyser les raisons.

  • Associer les documents en complément sur la Légion des volontaires français contre le bolchévisme pour un travail spécifique sur ce thème.

Compléments :