Lettre du préfet de la Seine aux maires des 20 arrondissements de Paris sur la désignation d'otages.

Lettre du préfet de la Seine aux maires des 20 arrondissements de Paris sur la désignation d'otages. Archives de Paris, 1100W 10.

Date : 19 mai 1942
Thèmes : Répression de la résistance. Otages
Fonds : Mairie du 3e arrondissement
Cote : 1100W 10 

Jusqu’à l’été 1941, le commandement militaire allemand en France, le Militärbefelshaber in Frankreich (MBF), se repose  sur les autorités françaises pour faire appliquer sa politique répressive et réaliser l’essentiel du travail sur le terrain. 

Avec l’entrée de l’URSS du côté des Alliés, le général Otto von Stülpnagel, à la tête du MBF, décrète que toute activité communiste sera punie de mort. Dans la capitale, comme ailleurs des actes de résistance se multiplient : attaques et mise à mort de soldats et d'officiers allemands, sabotages de lignes téléphoniques, destruction de matériel de l’armée allemande. 

Le général Schaumburg, commandant du Gross Paris durcit la répression. Par un arrêté du 19 septembre 1941 il étend le couvre-feu à quatre jours dans le département de la Seine, en application du décret portant sur « mouvements séditieux communistes dans les territoires occupés » : 50 à 100 communistes seront systématiquement exécutés pour la mort d’un soldat allemand. En parallèle, le MBF publie « code des otages ».

En tout, 243 otages sont fusillés au Mont-Valérien, à Caen, à Souges et Châteaubriand entre septembre et décembre 1941. 

Vichy participe activement en proposant des listes de personnes à exécuter choisies parmi les militants communistes internés. Cette répression s’ajoute aux mesures judiciaires déjà en place et les tribunaux militaires accentuent les condamnations à morts depuis le décret Nuit et Brouillard du 7 décembre 1941. Les noms des condamnés sont affichés partout en France.

En janvier 1942, c’est le chef de la SS, Himmler, qui dirige la répression et la sélection des otages.

C’est dans ce climat que la lettre du préfet de la Seine aux maires d’arrondissements est envoyée. Les autorités d’occupation demandent que des listes de Parisiens, comme celles établies pour le rationnement leur soit remises. Les représailles touchent les familles de résistants et communistes. Les autorités françaises continuent la traque comme le montre la lettre du secrétaire général de la police, René Bousquet (document en complément)

Pistes pédagogiques : 

  • Faire une recherche sur les actes de résistance en 1941, à Paris et en province pour expliquer la répression. Faire une recherche sur les fusillés du Mont-Valérien, de Châteaubriant…

  • Analyser l’écriture de la lettre et relevez les phrases qui montrent la tension induite par cette politique de répression qui s’exerce depuis presque un an.

  • Expliquer l'objet de la lettre à la lumière du contexte.

  • Souligner les phrases qui montrent que les autorités françaises ont participé à la désignation d’otages communistes « fauteurs de troubles ».

  • Noter ce qui est attendu des maires d’arrondissements et quel en est l’impact sur la population. 

Compléments :