Note du recteur de l'académie aux proviseurs des lycées au sujet des propos anti-allemands tenus par des enseignants. Note du proviseur du lycée Saint-Louis aux enseignants.
Date : 19 novembre et 10 décembre 1940
Thèmes : Réactions face aux actes de résistance 1940
Fonds : Enseignement secondaire. Lycée Henri IV
Cote : 1371W 1087 (gauche) et 1051W 277 (droite)
Nommé recteur intérimaire le 13 novembre 1940, l’historien Jérôme Carcopino adresse à la direction des lycées parisiens des consignes concernant les propos tenus par des enseignants pendant leur classe. En effet, peu de temps après la mise en application des lois antisémites, certains d’entre eux ont exprimé leur soutien à leurs collègues exclus et ont ouvertement critiqué à la fois ces lois et le gouvernement qui les a promulguées.
La manifestation du 11 novembre 1940 a rassemblé de nombreux enseignants, dont Raymond Burgard du lycée Buffon.
Il est, avec plusieurs de ses amis anciens combattants de 14-18, à l’origine d’une campagne d’affichage sauvage dans le métro de papillons appelant les soldats allemands à la désobéissance.
Leur réunion deviendra le groupe Valmy.
Lors de la manifestation du 11 novembre 1940, il s’interpose pour tenter d’empêcher l’arrestation de son fils aîné (registre d’écrou en complément dans la notice précédente). Certains professeurs ont alors commenté en classe ces évènements fédérateurs et démonstratifs d’une France hostile à l’occupant et à l’ordre de Vichy. Ces commentaires ont été assez nombreux, en tout cas, pour que le recteur produise cette lettre.
Dans le même temps, les proviseurs doivent aussi alerter les enseignants sur les tracts anti-allemands circulant dans les établissements (document en complément).
Une partie de la jeunesse est fortement impliquée dans l’agitation contre l’occupant, alors que le régime de Vichy vise à la contrôler. Nombre de ces premiers résistants rejoindront ou formeront des réseaux. Beaucoup seront arrêtés et déportés ou exécutés (document en complément).
En novembre 1940, des critiques anti-allemandes ou contre le gouvernement de Vichy s’écrivent aussi sur les murs de la ville (document en complément).
Pistes pédagogiques
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Repérer l’émetteur et le récepteur de chacun des documents et contextualiser avec la mise en place des lois antisémites et la manifestation du 11 novembre 1940.
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Repérer que la tenue de propos anti-allemands concerne à la fois les enseignants et les lycéens.
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Faire ressortir l’idée que la rédaction de tels documents officiels montre l’importance de ces propos et tracts anti-allemands. Rappeler les clauses de l’armistice à ce sujet.
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Faire réfléchir aux conséquences de ces actes de résistance.
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Associer au document en complément sur les inscriptions hostiles au gouvernement de Laval pour étendre la critique au régime de Vichy.
Compléments :
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Lettre du proviseur du lycée Saint-Louis au recteur concernant des tracts anti-allemands, 10 décembre 1940. Archives de Paris, 1051W 277.
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Rapport du directeur des services des promenades au cabinet du préfet sur des inscriptions hostile à Laval porte de Saint-Cloud, 19 novembre 1940. Archives de Paris, PEROTIN/1011/44/1/23 1.
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Plaque en hommage au professeur Raymond Burgard, Musée de la résistance en ligne.