Loi de l'État Français contre le trafic de tickets de rationnement et le marché noir.
Date : 17 septembre 1940
Thème : Rationnement. Marché noir
Fonds : Direction de l’approvisionnement
Cote : PEROTIN/609/52/1 1
Le marché noir commence avec l’Occupation et prend de l’ampleur au fur et à mesure des restrictions importantes imposées par l’occupant.
Le trafic clandestin de denrées rationnées s’organise et porte sur l’alimentation, les cartes de rationnement, les matières premières, les produits manufacturés… tout ce que l’on ne trouve plus en abondance.
À la fin de l’année 1940, il fait partie de toutes les préoccupations de la vie quotidienne, qu’il s’agisse d’en profiter ou de le dénoncer aux autorités.
Les journaux autorisés multiplient les campagnes contre les profiteurs et le marché noir. Ce sont surtout les classes populaires qui en critiquent l’existence, car elles n’ont pas les moyens d’y avoir accès. C’est pourquoi La lutte ouverte contre cette pratique devient une priorité pour l’État français, que ce soit par une législation punitive dissuasive ou des affiches de propagande.
À partir de 1941, le recours au marché noir devient inévitable pour qui veut contourner les restrictions et survivre.
Il est possible de distinguer le marché noir, motivé par l’appât du gain avec la revente d’un produit à un prix très élevé, le marché gris qui consiste à acheter directement des productions agricoles un peu plus chères que le prix autorisé auprès du producteur et le marché brun pratiqué surtout par des professionnels et qui concerne l’achat et la vente à l’occupant allemand. Les lois édictées par Vichy s’appliquent ici surtout aux deux premiers cas.
Source : Fabrice Grenard, La France du marché noir (1940-1949), Payot, 2008
Pistes pédagogiques :
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À la lecture du document, lister les infractions possibles en les classant : celle sur la modification des cartes de rationnement, celles sur les quantités et celles qui concernent directement ce que l’on appelle « le marché noir ».
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Notez les peines encourues et associer le document du 10 octobre 1940 aggravant les peines.
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Montrer que les commerçants sont aussi visés par ces lois.
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Faire comprendre que si l’État Français légifère contre ces infractions, c’est parce qu’elles étaient nombreuses.
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Associer les documents en complément, notamment la lettre du proviseur du lycée Saint-Louis alertant sur la revente par les élèves des denrées qui leur sont distribuées par le secours national.
Compléments :
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Loi du 11 octobre 1941 aggravant les peines en matière de contrefaçon de titre de ravitaillement. Archives de Paris, PEROTIN/609/52/1 1.
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Lettre du proviseur du lycée Saint-Louis aux enseignants leur indiquant les pratiques de marché noir entre élèves à surveiller, 17 mai 1943. Archives de Paris, 1051W 277.
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Affiche de propagande contre le marché noir, février 1943. Archives de Savoie, collection Aimé Pétraz.