Aménagement de l'hôpital Rothschild réquisitionné.

Aménagement de l'hôpital Rothschild réquisitionné. Archives de Paris, 10W 168.

Date : 4 avril 1940
Thème : Occupation. Présence allemande. Réquisition. Vie quotidienne. Guerre totale
Fonds : Services d’Architecture division Est (3e, 4e, 10e, 11e, 12e, 19e et 20e arrondissements)
Cote : 10W 168

Les hôpitaux de Paris sont réquisitionnés ou sous surveillance allemande, avec des affectations et des gestions différentes. Ainsi ceux de Lariboisière (Hôpital militaire de la gare du nord) de la Pitié et de Beaujon (Hôpital militaire de la Luftwaffe) sont sous administration allemande, accueillent des malades allemands et le personnel est allemand. 

La surveillance s’exerce sur tous les hôpitaux parisiens qui reçoivent les prisonniers torturés, les internés des camps malades en plus des patients traditionnels. Dans les hôpitaux psychiatriques, les patients meurent de faim…

L’hôpital ophtalmologique de la fondation Rothschild dans le 19e arrondissement, est passé sous directions administratives française et allemande après la déchéance de nationalité de la famille Rothschild. Tous leurs biens sont saisis, sauf l’hôpital qui continue ses activités mais sans le soutien financier de la fondation dissoute.

Une partie des bâtiments est réservée aux officiers allemands avec sa spécificité ORL (Ortslazarett Hals-Nasen-Ohren-Augen), comme le montre le document de réquisition de travaux, ainsi que le plan en complément.

Une autre partie des bâtiments dépend des services sanitaires du haut commandement militaire allemand en France (MBF) et devient l’infirmerie pour les plus malades des internés des camps de Drancy à partir de la rafle de 1941, pour les prisonniers de la caserne-prison des Tourelles (19e) et pour les résistants torturés par la Gestapo. Fin 1941, l’hôpital est entouré de barbelés. Certains membres du personnel tentent de garder les internés de Drancy pour leur éviter un retour au camp et la déportation.

Source : Paris dans la collaboration, Cécile Desprairie, préface de Serge Klarsfeld, Seuil, 2009.

Pistes pédagogiques : 

  • Associer ce document avec d’autres concernant les réquisitions immobilières dans la capitale pour les troupes, les quartiers généraux, hôpitaux, etc. Faire ressortir l’omniprésence allemande.

  • Montrer que cette occupation se double de travaux d’aménagement qui intensifient le poids de l’Occupation. 

  • En complément d’autres documents, faire ressortir la diversité des personnes soignées.

Compléments :