Instructions des autorités allemandes pour le camouflage des lumières dans les bâtiments officiels.

Date : 6 décembre 1940
Thème : Paris occupé. Présence allemande. défense passive
Fonds : Services d’Architecture division Est (3^e, 4^e, 10^e, 11^e, 12^e, 19^e et 20^e arrondissements)
Cote : 10W 169 

Un armistice a été signé avec la France, Paris est occupé, mais la guerre continue pour l’Allemagne. L’appel du général de Gaulle a été entendu par des militaires et des civils qui sont allés le rejoindre à Londres.

L’Angleterre, pour éviter tout accroissement de la puissance navale du côté des forces de l’Axe attaque la flotte française dans le port de Mers El Kébir (3-6 juillet 1940) quelques jours avant que le maréchal Pétain ne reçoive les pleins pouvoirs.

L’armée allemande d’occupation est active et les règlements de la défense passive sont strictement appliqués et suivis. Ces derniers prescrivent l'obscurcissement des fenêtres et l’utilisation de lumières bleutées, comme le montre ce document. 

Les limites de Paris sont aussi drastiquement surveillées, ce qui peut être constaté grâce au plan en complément : des postes de gardes - constructions types - aux portes de Paris, à côté ou à la place des postes d’octroi, sont prévus pour héberger une troupe de soldats. Ainsi les entrées et sorties de la capitale sont surveillées avec la même rigueur que la ligne de démarcation.

Pistes pédagogiques :

• Associer ces documents avec ceux concernant les abris souterrains et refuges pour montrer que la guerre continue pour l’occupant, contre l’Angleterre puis, en 1941, l’URSS. 

• Faire ressortir, que les consignes de défenses du document sont les mêmes que celles de 1939 (voire de 1914-1918). L’occupant utilise un plan de défense d’attaque anti-aérienne déjà en place depuis 1939. Les photographies en complément permettent aussi de mieux imaginer l’aspect de la ville où flottent également les drapeaux nazis.

• Le plan en complément peut être utilisé pour renforcer la perception de la mainmise des autorités d’occupation et du contrôle permanent des Parisiens.

Compléments : 

• Plan du poste de garde allemand de la porte de La Villette. Travaux demandés par les autorités occupantes pour toutes les portes de Paris. 1940. Archives de Paris, 10W 168.

• Lettre du secrétariat général de la défense passive au directeur des services d’architecture de la Seine concernant l’utilisation d’éclairage bleu foncé, 6 décembre 1940. Archives de Paris, 10W 72.

• Photographie : Les voiles bleues de la défense passive devant « les Ambassadeurs » sur les Champs-Elysées, 1941 © André Zucca / BHVP.