Billet de réquisition de chambre d'hôtel pour les soldats allemands.

Papillon de réquisition de chambre d'hôtel pour les soldats allemands. Archives de Paris, PEROTIN/901/61/1/3 1.

Date : 2 janvier 1941
Thème : Paris occupé. Présence allemande. Réquisition. Guerre totale
Fonds : Direction des Affaires de réquisition et d’occupation
Cote : 
PEROTIN/901/61/1/3 1

L’armée allemande prend immédiatement possession de la capitale. Les mouvements de troupes sont continus et au fur et à mesure de leur arrivée dans la capitale, elles sont logées dans différents lieux réquisitionnés : établissements publics et privés. 

Environ 400 hôtels sont occupés dès juin 1940 pour le cantonnement des soldats.

Le régime d’occupation partielle de la France est déterminé par la convention d’armistice du 22 juin 1940. L’article 18 précise : « Les frais d’entretien des troupes d’occupation allemandes sur le territoire français seront à la charge du gouvernement français. » Cette clause est conforme à la convention de la Haye du 18 octobre 1907 dont l’article 52 indique : « Des réquisitions en nature et des services ne pourront être réclamés des communes et des habitants, que pour les besoins de l’armée d’occupation. Ils seront en rapport avec les ressources du pays ». C’est sur la base de ces deux textes que le préfet de la Seine enjoint ses services à régler « les divers incidents qui pourraient survenir susceptibles de naître à l’occasion de la convention d’armistice » (note du 30 octobre 1940, PEROTIN/6096/70/1 1).

Le document présenté ici est un billet de logement distribué par les autorités militaires allemandes dans les gares (Bahnhoffizier) à chaque soldat arrivant pour lui indiquer son lieu de cantonnement ainsi que des recommandations de « bon voisinage ». Les soldats présentent ce billet au responsable de l’hôtel afin d’obtenir leur chambre pour quelques nuits parfois avant relogement dans une caserne, une école ou un autre équipement collectif municipal.

L’hôtel d’Alsace, proche de la gare de l’Est, a été réquisitionné de 1940 à 1942 avec une emprise de plus en plus importante des locaux : l’occupant y installe aussi une cantine dans la brasserie (voir compléments). 

Les soldats français et américains ont aussi été hébergés dans cet hôtel après les combats de la Libération.

Pistes pédagogiques : 

  • Associer ce document avec d’autres concernant les réquisitions immobilières dans la capitale pour les troupes, les quartiers généraux, hôpitaux, etc. Faire ressortir l’omniprésence allemande.

  • On peut aussi faire remarquer le nom de l’hôtel ainsi que son adresse, 13, rue des deux gares, situé entre la gare de l’Est et la gare du Nord.

  • Faire ressortir le rôle des gares de l’Est et du Nord pour les mouvements d’hommes (soldats allemands, civils partant travailler en Allemagne, retour des prisonniers…) et de marchandises.

Compléments :