Lettre de la direction des affaires domaniales de la préfecture de Paris pour la conservation d'éléments d'architecture
Date : 15 juillet 1971
Thème : démolition, conservation
Fonds : Cabinet de la préfecture de Paris, direction de l’aménagement urbain
Cote : PEROTIN/101/77/1 45
Durant toute la période entre le déménagement de l’activité et le début du chantier, la conservation d’un pavillon n’est pas réellement envisagée. Un grand mouvement d’opinion se dessine en faveur de cette action et des appels aux autorités municipales et gouvernementales sont lancés. Une pétition circule.
Au printemps 1971, le coût élevé de l’opération n’engage pas le gouvernement à acter en ce sens. La SEMAH indique que les structures métalliques ne sont pas récupérables : « les charpentes ont été montées de telle sorte à l’époque qu’aucun démontage n’était prévu. » (Combat, 19 mai 1971). Le préfet invoque le fait qu’il est déjà trop tard.
Orrin Hein, banquier américain mandaté par un comité de sauvegarde formé aux États-Unis, tente de racheter un pavillon : il rencontre le préfet Diebolt et le ministre de la culture Jacques Duhamel, sans succès. Une campagne de presse aux États-Unis, dans le New York Times et le Washington Post entre autre, fustige la position des autorités françaises. Des protestations sous forme de lettres et télégrammes arrivent sur les bureaux de la préfecture et des ministères : l’association des grands prix de Rome d’architecture, des académiciens comme Maurice Genevoix ou Jules Romain.
Le Conseil municipal, réuni le 28 juin 1971, vote malgré tout la poursuite des travaux de rénovation du quartier qui comprenant la démolition des pavillons.
Cependant, le début de l’opération prévue le 1er juillet est repoussé de quinze jours : des manifestations ont lieu et de nouveaux télégrammes, émanant signés de personnalités comme Andy Wharol, Niki de Saint-Phalle ou John Lennon, sont envoyés aux autorités. Les membres du jury du concours pour le centre Pompidou, dont Jean Prouvé fait partie, adressent une lettre de protestation au président de la République. L’idée de garder un pavillon fait tout de même son chemin.
En dépit de ces actions, les travaux de démolition commencent finalement et la structure en métal fait l’objet d’une adjudication auprès des deux entreprises dont parlent la lettre. Quelques morceaux des pavillons vont être conservés, le reste est vendu à la foire à la ferraille de Poissy.
Pistes pédagogiques
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Montrer le délai de décision entre la date de la lettre, le compte rendu en complément et le début des travaux.
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Faire le lien avec la demande de la ville de San Antonio au Texas pour acheter un pavillon (non réalisé) et faire une recherche sur le mouvement de protestation contre la démolition des pavillons venu des États-Unis.
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Rédiger un texte pour la défense des pavillons avec au moins trois arguments et en utilisant les éléments des documents proposés dans les différentes parties.
Compléments
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Photographie d'éléments à conserver d'un pavillon en cours de démolition, 1972. Archives de Paris, 28Fi 2.
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Photographie d'éléments à conserver d'un pavillon en cours de démolition, 1972. Archives de Paris, 28Fi 2.
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Extrait du compte rendu de la conférence du 19 juillet 1971 pour la récupération d’éléments des pavillons. Archives de Paris, PEROTIN/101/77/1 45.
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Lettre du sous-préfet, chargé de mission auprès du directeur de l’aménagement urbain, au sujet de la demande de la ville d’Argenteuil de récupérer les grilles des Halles, 19 mai 1971. Archives de Paris, PEROTIN/101/77/1 45.
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Lettre du ministère de l’intérieur au préfet de Paris au sujet de l’achat éventuel d’un pavillon par la chambre de commerce de la ville de San Antonio au Texas (E.U), 24 octobre 1968. Archives de Paris, PEROTIN/101/77/1 45.