Lettre d'un vérificateur à l'inspecteur principal de la préfecture de la Seine, relative aux marchandes "au petit tas "
Date : 1868
Thème : vendeuses aux halles, marchandes au petit tas
Fonds : Service préfectoral chargé de l’administration municipale, administration des halles centrales
Cote : V2F4 3
Les marchandes au petit tas font partie des figures des halles. Elles succèdent aux détaillantes de verdures installées sur le marché des Innocents. Leurs emplacements se situent autour des pavillons n°7 et n°8. Elles vendent essentiellement des légumes de seconde main (oignons, choux, poireaux, pommes de terre) mais aucun fruit ou autre denrée. Elles ne peuvent pas vendre au poids ou à la mesure, mais uniquement à la botte, ou « au petit tas » par rapport aux quantités négociées sous les pavillons et sur le carreau.
Elles s’installent après le départ des approvisionneurs et cultivateurs et une fois le balayage fait et elles évacuent leur place à la nuit tombée. Elles sont aussi abonnées et possèdent des numéros de place.
Le vérificateur du pavillon n°9 paraît ému par la situation de ces vendeuses précaires. En effet, même si leur commerce semble dérisoire face à l’ampleur des ventes en gros, il reste cependant essentiel à leur survie.
D’après le vérificateur, les médecins, face à l’épidémie de choléra qui sévit dans Paris, interdisent de consommer « de gros légumes », et ces dames ne peuvent alors subvenir à leur besoins.
Transcription
5 septembre 1868
À monsieur Biollay, Inspecteur principal
Monsieur,
J’ai l’honneur de vous informer que beaucoup de marchandes au petit tas étant très malheureuses sont inscrites au bureau de bienfaisance. Ces marchandes cette année vendent très peu dans leur commerce à cause de la maladie régnante (choléra), à peine si elles vendent assez pour avoir du pain, les médecins défendent de manger de gros légumes (choux, etc.)
Croyez, monsieur à mes salutations très empressées
Sillerez
Vérificateur
Pistes pédagogiques
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Associer l’ensemble des documents traitant des types de vendeurs des halles pour en faire ressortir la diversité, en insistant sur la réglementation.
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Montrer la précarité de certains vendeurs lors d’événements particuliers ou en général.
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Mettre en évidence le rôle des femmes pour certaines activités.
Complément
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Photographie : marchandes de primeurs (1910-1915). BHVP.