Tract anti-militariste, 1913

Tract anti-militariste, 1913. Archives de Paris, D19Z 1

Tract contre la loi des 3 ans

Date : mai 1913
Thème : antimilitarisme, contre la loi des trois ans, préparation au conflit
Cote : D19Z 1

La loi du 21 mars 1905 impose le service militaire obligatoire pour tous les hommes. Les jeunes gens de 20 ans sont en caserne pendant deux ans où ils apprennent le maniement des armes dans le cadre de leur service actif. Le 15 mai 1913, le garde des Sceaux informe la Chambre des députés du maintien sous les drapeaux, au 1er octobre 1913, de la classe alors libérable, après deux ans révolus de service militaire, en application de l’article 33 de la loi du 21 mars 1905. La déclaration est approuvée par 322 voix contre 155.

La mesure soulève le mécontentement des appelés de la classe 1910 maintenus sous les drapeaux pour une année supplémentaire. Des manifestations de soldats en uniforme ont lieu, notamment, à Toul, Belfort, et Rodez. En effet, beaucoup de ces jeunes gens sont attendus pour les travaux des champs et de la ferme dans une France rurale. La France connaît alors, en mai 1913, une mutinerie dans les casernes, créant un climat d’agitation permanent.

Les discours de Jean Jaurès contre cette loi qualifiée de coûteuse, antisociale et contre-productive (les jeunes gens n’étant pas éduqués) culminent avec celui du 25 mai 1913 au Pré-Saint-Gervais. Le rassemblement initialement prévu devant le cimetière du Père-Lachaise est interdit. Il est alors déplacé au Pré-Saint-Gervais) où Jean Jaurès fera son célèbre discours debout sur un camion.

Lors de la parution de ce tract, la loi vient d’être votée, mais l’opposition à l’armement et la mobilisation déguisée des soldats continuent jusqu’à la déclaration de guerre du 3 août 1914.

Pistes pédagogiques

  • Faire relever le producteur du tract, la date et si la loi est déjà votée ou non.
  • Résumer les arguments qui montrent que cette loi est inutile et ceux qui montrent qu’elle est dangereuse.
  • Faire comprendre que de nombreux Français, à travers les syndicats et partis politiques, avant «  l’union sacrée de 1914 » ne sont pas favorables à la guerre (pacifistes, antimilitaristes).

Complément

Jean Jaurès au Pré-Saint-Gervais du 25 mai 1913 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6925313m


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