Atmosphère parisienne les jours précédant la signature de l'armistice, 1918
Dates : 8 au 9 novembre 1918
Cote : V23S 2 (« Journal d’un Parisien durant la guerre »)
Cette page du journal de Maurice Artus, bouquiniste de Montmartre non mobilisé et témoin de la guerre à Paris, permet de prendre conscience des évènements et de l’atmosphère des rues de son quartier, quelques jours avant la signature de l’armistice.
Transcription
"- 8 novembre : les journaux de ce matin annoncent que les plénipotentiaires allemands après avoir été retardé sur les routes de la bataille, n’ont pu trouver les lignes des avant-postes qu’hier soir et sont maintenant chez le général Foch.
En Bavière la république est proclamée.
- 9 novembre, samedi. Les délégués allemands sont arrivés hier matin au quartier général du général Foc. Ils ont formellement demandé un armistice. On leur a lu le texte des conditions des alliés et on leur a remis.
Ils ont demandé une suspension immédiate d’arme qui leur a été refusée.
Les boches ont 72 heures pour répondre.
Devant cette victoire complète, absolue, l’aspect de la rue n’est pas celui qu’aurait fait prévoir l’emballement parisien.
Superficiellement, rien ne paraît changé et les passants circulent aujourd’hui aussi clames qu’il y a un mois. Aucun cri, aucun geste, rien ne trahit extérieurement la joie intense que chacun ressent au fond de lui.
Pas un drapeau ne flotte encore aux fenêtres mais les magasins qui en vendent ont fort à faire pour servir tous les acheteurs. Les drapeaux français et américains sont les plus demandés, les moins chers sont les Italiens. Au bazar national, rue Clignancourt la foule fait la guerre pour avoir drapeaux et lampions."
Pistes pédagogiques
- Réfléchir sur la nature du document (témoignage).
- Lister le type de renseignements que contient cette page (internationaux, locaux et même précisément du quartier).
- Analyser les mots choisis pour montrer le calme relatif et « la guerre des drapeaux ».
- Faire prendre conscience du suspens de la situation (72 heures de délai…)