Bombardements de Paris par canons à longue portée, 1918
Article du journal "Le Matin"
Date : 24 mars 1918
Thème : bombardement de Paris par canon à longue portée
Cote : D7R7 98
Au printemps 1916, les officiers de la Marine impériale allemande chargés de mettre en œuvre les pièces d’artillerie de gros calibre sur le front ouest, proposent à l’état-major la fabrication d’un canon d’une portée de 100 km. Jusqu’alors, les plus gros calibres tiraient au maximum à 40 km, ce qui ne permettait pas de bombarder Paris. Atteindre la capitale française présentait évidemment un intérêt psychologique pour terroriser les populations et montrer la supériorité technique de l’Allemagne. C'est l’entreprise Krupp qui est chargée de l'étude et de la réalisation du « Wilhelmgeschutze » (« l'engin-à-Guillaume » ou « l'arme-à-Guillaume »), le nom officiel du « Paris Kanone » (« le canon de Paris »). La fabrication et la mise au point prennent deux années. Le premier obus est tiré sur Paris le 23 mars 1918 depuis le « Mont-de-Joie » dans la forêt de Crépy-en-Laonnois (Aisne).
Ce « canon de Paris » est appelé « Grosse Bertha » par les Parisiens (Voir le bombardement de l’église Saint-Gervais) mais il s’agit en fait de 7 pièces d’artilleries positionnées autour de la ville. Ils sont réglés pour atteindre le Palais de Justice sur l'île de la Cité, dans le centre de Paris, pour un tir d’une distance exceptionnelle d'environ 121 km. Au total, en 46 jours de tirs, entre le 23 mars et le 8 août 1918, 367 obus ont atteint la capitale et sa banlieue, causant 256 morts et 620 blessés.
Le bombardement de l’église Saint-Gervais le 29 mars 1918
Le bombardement du 29 mars 1918 atteint l’église Saint-Gervais provoquant environ 90 morts, autant de blessés, une majorité de femmes, vieillards et enfants. L’église, bondée pour les vêpres du vendredi saint est dévastée. La réaction des Parisiens et de la presse est surprenante : les victimes de Saint-Gervais sont transformées en martyrs. Ce drame connaît des répercussions jusqu’aux Etats-Unis. Ainsi les Français, sous le choc, imaginent que les Allemands seront jugés pour leurs crimes et ne peuvent s’empêcher de penser que leur défaite sera leur châtiment. Le bombardement a réactivé la « guerre de civilisation ».
Pistes pédagogiques
- Faire repérer les informations de l’article très succinctes. La censure ne permet pas de détailler les impacts etc.
- Montrer à travers les titres et surtout l’image que les passants ne connaissent pas ce nouveau type de bombardements (ils regardent en l’air).
- Mettre en avant la spécificité de l’année 1918 à ce sujet : multiplication des bombardements et des victimes, nouvelle arme.
Compléments
Photographies église Saint-Gervais
Bombardement du 23 mars 1918
http://atelier-histoire.ens-lyon.fr/AtelierHistoire/episodes/view/58