Correspondance en temps de guerre, 1915
Carte postale : "Écris-moi vite ! Vois comme nous attendons le facteur !"
Date : septembre 1915
Thème : Des nouvelles du front
Cote : V23S 1 (« Journal d’un Parisien durant la guerre »)
Durant la Première Guerre mondiale, la Poste a joué un rôle majeur. Donner ou recevoir des nouvelles est une nécessité pour les soldats comme pour les civils. Chaque jour, plus de 5 millions de lettres ou paquets ont été acheminés vers l’arrière. Cependant, dès novembre 1914, les courriers allant ou venant du front sont bloqués au moins trois jours pour « préserver le secret de la mise en place des offensives ».
C’est en 1915 que le contrôle postal militaire est officiellement établi. Mais les familles étaient par différents moyens informées des difficultés du front. La correspondance des entreprises privées était aussi contrôlée notamment celles soupçonnées de « commerce avec l’ennemi ». La même année, pour assouplir le contrôle, il est décidé de faire correspondre les soldats avec leur famille sur les cartes proposant des formules toutes faites. Une des mesures de contrôle consistait à ordonner aux soldats de ne pas cacheter leur courrier. Face à l’hostilité de la troupe, cette pratique est abandonnée à l’été 1915.
Finalement, le 25 juillet 1915, les autorités militaires promulguent des consignes qui restent en vigueur tout au long de la guerre, instaurant une surveillance constante et générale du courrier. Les lettres sont déposées ouvertes dans des boîtes et examinées par un officier censeur puis closes et oblitérées par ce dernier. Un rapport établi environ chaque semaine permet alors d’estimer le moral des troupes à la lecture de la correspondance.
Les familles et les soldats ont utilisé différents moyens pour contourner la censure : codes établis entre eux, écriture en patois local etc.
Pistes pédagogiques
- Confronter le document avec ceux montrant la vie quotidienne.
- Faire repérer qu’il s’agit d’une carte postale et demander la description du dessin (les femmes qui attendent le courrier…).
- Réfléchir à ce que peut ressentir le soldat qui reçoit cette carte avec ce qu’il vit sur le front.
- Faire rédiger une carte entre des correspondants fictifs en créant un code pour éviter la censure en lien avec la vie quotidienne dans les tranchées.
Compléments :
http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/une-poste-dans-la-guerre-la-poste-aux-armees