Demande de réquisition de locaux pour un atelier de camouflage, 1916

Lettre du commandant en chef du 1er Bureau du grand quartier général (GQG) a M. le chef de l'équipe du camouflage.D2T1 47.

Lettre du commandant en chef du 1er Bureau du grand quartier général (GQG) à M. le chef de l'équipe du camouflage

Date : 26 août 1916
Thème : réquisition d’un gymnase pour le service camouflage du grand quartier général.
Cote : D2T1 47

Les instances militaires chargées de la défense de la capitale (le GMP, Le CRP) et, plus généralement, les autorités militaires du grand quartier général (GQG) basé à Chantilly, prévoient diverses tactiques de protection de la capitale. Le grand quartier général est le cœur décisionnel des forces françaises engagées dans le conflit. Selon la répartition des tâches militaires, le premier bureau, dirigé en 1915 par le colonel Bernard, est chargé des effectifs, de l’équipement et de la mobilisation.

Cette lettre fait mention de la chefferie du Génie du camp retranché de Paris (CRP) qui gère les ateliers dans la capitale pour sa défense.

Le lien établi ici avec la préfecture ou la ville de Paris n’est que ténu puisqu’il s’agit de l’occupation d’un local municipal. D’autres lettres de demandes d’occupation de ce lieu ont été échangées avant ce document et d’autre suivront.

Le gymnase de l’avenue Jean–Jaurès, situé dans le 19e arrondissement, est placé non loin des studios des Buttes-Chaumont déjà réquisitionnés pour cette activité de camouflage.

On peut penser qu’il s’agit de camouflage pour la défense contre les avions (DCA) du camp retranché de Paris : ballons, tissus dessinés pour cacher les points où se trouvent des mitrailleuses, etc.

La menace aérienne apparaît très tôt dans le conflit. Elle prend d’abord la forme de dirigeables Zeppelin et même si elle est peu importante au début de la guerre, elle n’en est pas moins réelle et ponctuellement destructrice. Les aéronefs allemands se modernisent rapidement et c’est surtout en 1918 que la ville et les civils seront les plus touchés par des bombardements aériens et un pilonnage d’un genre nouveau.

Pistes pédagogiques :

  • Faire repérer la situation d’énonciation particulière de la lettre.
  • Trier les informations contenues dans le document.
  • Étudier l’aspect formel de la lettre concernant deux services des autorités militaires : le grand quartier général et la direction du génie du camp retranché de Paris.
  • Mettre en avant l’utilisation particulière de ce gymnase (camouflage) et confronter ce courrier avec les autres documents sur les réquisitions de locaux et leur affectation à l’armée.
  • Cette lettre peut aussi être utilisée dans une étude documentaire au sujet de la participation des femmes dans la guerre (voir partie 2)

Compléments

http://centenaire.org/fr/camouflage/le-camouflage-pendant-la-premiere-guerre-mondiale-une-arme-qui-trompe-mais-qui-ne-tue-pas

et aussi

https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_1533750/le-camouflage-en-1914-1918