Réquisition et restitution de locaux, collège Rollin (Jacques Decour, 9e arr.), 1916
Lettre du ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts au préfet de la Seine
Date : 14 août 1916
Thème : réquisition et récupération de locaux pour les services de santé du gouvernement militaire de Paris
Cote : D2T1 47
Si la guerre est pensée courte et peu meurtrière, la férocité des affrontements dès 1914 et le nombre importants de blessés demandent une réorganisation rapide et complète de la chaîne de prise en charge de ces soldats depuis le front jusqu’à l’arrière.
Paris devient alors un des plus importants centres hospitaliers avec environ 300 unités sanitaires installées parfois dans des immeubles privés mais surtout dans des bâtiments publics appartenant à l’Etat, la Ville ou au département de la Seine, comme les écoles et les collèges.
Après le choc de l’année 1914, les autorités militaires et civiles décident de réorganiser les unités de santé parisiennes non seulement pour en prévoir l’accroissement, mais aussi pour ne pas en paralyser le fonctionnement initial. Ainsi, dans une circulaire interministérielle datée du 19 octobre 1915, il est stipulé : « il importe, notamment de prendre des mesures pour que l’occupation prolongée, par le service de Santé [des armées], d’un grand nombre d’établissement scolaire ne porte dangereusement atteinte à la formation intellectuelle des jeunes générations » (Archives de Paris. D2T1 47).
Le collège Rollin (actuel collège-lycée Jacques Decour) est ainsi réquisitionné dès le 13 août 1914 par le médecin inspecteur général Février, directeur du service de santé du GMP (gouvernement militaire de Paris), pour en faire un hôpital militaire complémentaire, annexe de l’hôpital Villemin.
Le collège étant un internat, il dispose d’un mobilier capable d’accueillir rapidement des blessés.
La guerre se modernisant, de nouveaux types de blessures apparaissent et des traitements expérimentaux se développent (physiothérapie, hydrothérapie, radiologie..), notamment les soins apportés aux infirmes et mutilés. Les bâtiments réquisitionnés comme Grand Palais, devient un hôpital à la pointe de la technologie pour le traitement et la rééducation des infirmes.
En plus des réquisitions faites par le service de santé, il faut aussi prendre en compte l’importance des fondations étrangères financées par les ambassades des pays alliés ou neutres.
Pistes pédagogiques
- Analyser la situation d’énonciation de la lettre.
- Trier les informations contenues dans le document (collège Rollin réquisitionné comme hôpital dès le début de la guerre, demande pour récupérer des locaux pour la rentrée scolaire 1916).
- Contextualiser : la guerre fait de nombreux blessés dans les unités de santé et dans le même temps, la vie continue avec la rentrée scolaire.
- Confronter cette lettre avec les autres documents sur la réquisition des bâtiments et faire ressortir leurs différentes fonctions.
- Possibilité, à partir des documents étudiés sur la vie quotidienne pendant la guerre de construire un E.P.I. avec la rédaction d’un récit sur cette situation particulière : le partage de locaux entre le collège et l’hôpital militaire.
Compléments
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/de-lenfer-au-paradis-les-hopitaux-de-larriere-en-1916
et aussi
http://archives.aphp.fr/la-p-dans-la-grande-guerre/