Demande de sursis d'appel pour un fontainier de la ville de Paris, 1917

Rapport de l'ingénieur en chef du service technique des eaux et assainissement. Proposition de réintégration et demande de sursis d'appel (recto). VONC 123.

Rapport de l'ingénieur en chef du service technique des eaux et assainissement. Proposition de réintégration et demande de sursis d'appel

Date : 29 août 1917
Thème : mobilisation, demande de sursis, réintégration
Cote : VONC 123

Ce rapport de l’ingénieur de la distribution des eaux, M. Vibert, cosigné par l’ingénieur en chef adjoint, M. Baratte, montre l’importance de la bonne gestion de l’eau dans la capitale en temps de guerre pour alimenter  hôpitaux,  usines travaillant pour la défense, gares, universités, etc.

L’ingénieur demande le rappel à l’arrière et un sursis d’appel pour un fontainier très expérimenté et de ce fait utile à l’effort de guerre.

Avec la durée du conflit, une loi du 10 août 1917 puis un décret du 24 septembre 1917 annoncent que les soldats du service armé des classes 1903 à 1914 inclus ne pourront être placés en sursis que s’ils appartiennent à certaines professions, pour un délai de 3 mois ou une durée qui ne pourra être supérieure à 1 an.

Parmi ces professions on trouve : construction de machines agricoles, outillage, minoterie, raffinerie de sucre, fabrication de produits pharmaceutiques, fabrication du papier, filature, fabrication d’équipements militaires, fabrication d’instruments de précision, entreprises de distribution d’eau, verrerie, compagnies de câbles télégraphiques, navigation maritime et fluviale, fonctionnaires et agents de l’état.

Le service technique des eaux et de l’assainissement, mis en place par Eugène Belgrand entre 1854 et 1860, gère les aqueducs, réservoirs et le réseau de conduites d’eau potable de la capitale. Les quatre réservoirs en activité à cette époque comme le réservoir de Montsouris, de Ménilmontant, des Lilas et les cuves de Belleville, de Montmartre et de Saint-Cloud alimentent la ville en eau potable.

Les fontainiers sont des ouvriers qualifiés : ils vérifient les ressources en eau dans les réserves, les bassins, réparent les tuyaux etc.

Il est difficile en temps de guerre de former du personnel rapidement efficace compte-tenu de l’importance de l’adduction d’eau dans la capitale.

M. Tissien-Delcourt, fontainier dont il est question dans le rapport, a obtenu un rappel et un sursis d’appel jusqu’à nouvel ordre par une note en date du 29 novembre 1917.

Pistes pédagogiques

  • Repérer émetteur, destinataire, et objectif du document.
  • Souligner l’importance du fonctionnement de l’adduction d’eau dans la capitale en temps de guerre pour les diverses fonctions notées dans le document.
  • Noter les quartiers dont il est question et les bâtiments qui en font partie. Faire remarquer que malgré la guerre, la vie étudiante continue.
  • Comprendre que l’effort de guerre est aussi celui du fonctionnement de la ville à tous niveaux (on peut ajouter électricité, ramassage des déchets, égouts, etc.)