19 juillet 1872 : vote de l'indemnisation en faveur des " victimes de l'insurrection du 18 mars 1871 " au Conseil municipal de Paris
Document : rapport de la préfecture de la Seine sur le coût des dommages et les mesures de dédommagement suite à la guerre de 1870 et à la Commune de Paris
Date : 16 avril 1873
Fonds : dommages de guerre
Cote : DR6 434
Le 19 juillet 1872, le Conseil municipal vote en faveur d’une délibération pour l’indemnisation des « victimes de l’insurrection du 18 mars 1871 ».
De nombreux Parisien.nes ont en effet vu leurs biens meubles et/ou immeubles détruits lors du premier siège de Paris ou des affrontements entre Versaillais et Communard.es. Le gouvernement d’Adolphe Thiers et la municipalité parisienne, sous la houlette de Jules Ferry, souhaitent la mise en œuvre rapide de mesures compensatoires. Cette volonté s’inscrit aussi dans une politique d’effacement des traces de la guerre de 1870 et de la Commune.
Dès la fin de la Semaine sanglante, des registres de personnes victimes de bombardements et d’incendies sont ouverts dans les mairies d’arrondissements. Ils recensent les propriétaires dans l’ordre chronologique d’inscription, qui en plus de l’adresse et de la nature des biens fournissent une estimation éventuelle des dégâts. Ces registres sont destinés à instruire les demandes de dédommagement et permettre une première évaluation du coût global. Une commission centrale supervise les demandes.
La délibération du 19 juillet 1872 entérine le payement de ces indemnités par la municipalité parisienne, sous réserve d’une allocation par l’État d’une somme de 140 millions de francs (allocation approuvée par la loi du 7 avril 1873).
Les Archives de Paris conservent une documentation très importante relative à ces opérations, à la fois dans le fonds départemental des dommages de guerre (coté DR6 1-564) et dans celui, communal, des mairies d’arrondissements. Ils témoignent de la coopération des mairies avec l’État, ainsi que de l’ampleur des dégradations matérielles subies par la capitale. Il est également intéressant de noter que, dans les dossiers de demande d’indemnisation, l’imputation des destructions à l’un ou l’autre des deux camps traduit, en creux, la perception qu’ont les demandeurs de la guerre civile.