19 mai 1871 : arrestation des moines dominicains du couvent d'Arcueil
Document : Liste des réfractaires et lâches passés à l’ennemi
Date : 1871
Fonds : administration communale, mairie du 17e arrondissement
Cote : VD6 2346
Le 19 mai 1871, les moines dominicains du couvent d’Arcueil, soupçonnés d’apporter leur aide aux troupes régulières, sont arrêtés par les fédérés. À Paris, les dissensions entre partisans de l’ordre et Communard.es ne font que croître depuis le 18 mars. La lutte armée aux portes de la capitale se double d’une guerre idéologique entre ses murs. L’atmosphère de défiance générale et la crainte des espion.nes, qui empoisonnaient les relations entre Parisien.nes pendant le premier siège, ont atteint leur paroxysme.
La Commune fait interdire à plusieurs reprises la publication de journaux dont la ligne éditoriale est plus ou moins ouvertement favorable à Versailles. Elle décrète le 18 mai l’obligation de signer les articles. La Délégation de l’intérieur et de la sûreté générale de la Commune produit par ailleurs des rapports quotidiens sur les parutions de la presse parisienne. Des affiches versaillaises continuent malgré tout d’être placardées sur les murs de Paris et des pamphlets hostiles à la Commune circulent dans une clandestinité relative.
Les Archives de Paris conservent dans les fonds de l’administration communale de nombreuses lettres de dénonciation qui témoignent de cette ambiance délétère. Elles signalent aux autorités communales les espions versaillais, les suspects imaginaires ou les réfractaires au service dans la Garde nationale et trouveront un écho funeste dans celles qui s’emploieront, après la répression, à dénoncer d’anciens fédérés, là encore avérés ou supposés, auprès des représentants de l’ordre.