3 avril 1871 : mort de Gustave Flourens

Etats nominatifs gardes nationaux de la légion de Belleville, 25 septembre 1870. Archives de Paris, D2R4 14.

Document : états nominatifs des gardes nationaux de la légion de Belleville
Date : 25 septembre 1870
Fonds : Garde nationale de la Seine
Cote : D2R4 14

Immédiatement après l’attaque versaillaise sur les positions communardes de Courbevoie, la Commune ordonne une contre offensive en direction de Versailles. Élisée Reclus (1830-1905), géographe de renom, théoricien anarchiste et Communard arrêté le 5 avril 1871, livrera en 1897 dans La Revue Blanche un témoignage sans fard des opérations militaires de cette journée, marquées par l’impréparation et la désorganisation de la Garde nationale parisienne (in Enquête sur la Commune, La Revue Blanche, tome 12, 1897).

Gustave Flourens participe à cette sortie désastreuse. Élu à la Commune lors du scrutin du 26 mars par les 19e et 20e arrondissements, il est nommé le 29 mars à la tête de la 20e légion et confirmé dans ses fonctions le 2 avril, au grade de général. Le 3 avril, il conduit l’offensive aux côtés de deux autres corps d’armée menés par Émile Duval (1840-1871) et Émile Eudes (1843-1888). L’armée versaillaise bombarde les troupes communardes depuis le Mont-Valérien ; ces dernières tentent de poursuivre leur progression avant d’amorcer une retraite dans la confusion la plus totale. Parmi les nombreux prisonniers se trouve Émile Duval, qui sera fusillé par les Versaillais le 4 avril. Gustave Flourens est quant à lui tué le jour-même d’un coup de crosse sur le crâne par le capitaine de gendarmerie Desmarest, alors qu’il est désarmé.

L’engagement de Gustave Flourens dans la Garde nationale parisienne est partiellement documenté aux Archives de Paris, grâce aux fonds consacrés à celle-ci, conservés sous les cotes D1R4 1-141, D2R4 1-283 et D3R3 1-312. En septembre 1870, résidant dans le 20e arrondissement au n°397 de la rue de Puebla (actuelle rue des Pyrénées), il est élu chef du 63e bataillon, quartier de Belleville. À ce titre, il apparait dans les états nominatifs des gardes nationaux de la légion de Belleville daté du 25 septembre 1870 (à noter le titre « major général des remparts », qui semble lui être propre) ainsi que dans l’état nominatif des officiers supérieurs et subalternes du 63e bataillon daté du 30 septembre 1870 (D2R4 14). Auparavant, le 21 septembre 1870, il contresigne le compte-rendu de la réunion pour la nomination du dénommé Fays au grade de capitaine adjudant major du 63e bataillon (D2R4 196). Gustave Flourens est révoqué de la Garde nationale pour sa participation à la manifestation du 8 octobre 1870. Son implication dans la prise de l’Hôtel de Ville lors de l’insurrection du 31 octobre lui vaut d’être arrêté et incarcéré à Mazas le 7 décembre 1870. Il en est libéré par des gardes nationaux parisiens commandés par son ami Amilcare Cipriani dans la nuit du 21 au 22 janvier 1871.

Garde nationale de la Seine : état nominatif des officiers supérieurs et subalternes du 63e bataillon, du 30 septembre 1870. Archives de Paris, D2R4 14.

Garde nationale de la Seine : compte-rendu de réunion pour la nomination d’officiers, 21 septembre 1870. Archives de Paris, D2R4 196.