22 mars 1871 : manifestations des Amis de l'Ordre
Document : pétition des commandants et officiers de la garde nationale du 7e arrondissement affirmant leur dévouement aux institutions de la République et aux pouvoirs publics
Date : 21 mars 1871
Fonds : administration communale, mairie du 7e arrondissement
Cote : VD6 1536, dossier 2
Dès le 20 mars, les maires et députés républicains de Paris vont porter devant l’Assemblée nationale à Versailles les revendications de Comité central de la Garde nationale. Ils sont reçus sous les huées de l’Assemblée. Cette dernière, qui semble un temps favorable au dialogue, finit par le rejeter totalement, préférant une réponse militaire à ce qui est considéré comme les désordres de la capitale. L’armée versaillaise prend possession du Mont-Valérien dès le 21 mars.
Tous.tes les Parisien.ne.s ne sont par ailleurs pas favorables à la Commune. Les plus hostiles d’entre eux.elles se regroupent sous la dénomination les Amis de l’Ordre et organisent, dès le 21 mars, une manifestation entre la Bourse et la Porte Saint-Denis. Le 22 mars, une nouvelle manifestation des Amis de l’Ordre place Vendôme dégénère en affrontement. Une fusillade fait plusieurs morts et blessés dans les deux camps. Une partie de la population de l’Ouest parisien choisit alors de quitter la ville, tandis que certains gradés de la Garde nationale déclarent leur allégeance au parti de l’ordre.
Les Archives de Paris conservent des témoignages sans équivoque du clivage idéologique et social qui conduit inexorablement Paris vers la guerre civile. On trouve dans le fonds de la mairie du 7e arrondissement deux pétitions datées du 21 mars 1871, dans lesquelles les officiers et commandants de la Garde nationale de l’arrondissement expriment leur « dévouement au service de leurs magistrats municipaux » et se disent prêts à « défendre la République et […] maintenir l’ordre dans la cité ». Dans une autre lettre datée du 30 mars 1871, ce sont deux employés auxiliaires de la municipalité qui réitèrent leur loyauté au maire du 7e arrondissement élu en novembre 1870, François Arnaud de L’Ariège, ainsi que leur refus de « prêter appui à ces anarchistes ».