21 décembre 1870 : deuxième bataille du Bourget
Document : Commission d’enquête sur les citoyens gardes tués blessés et disparus pour la défense de la Commune, dossier individuel d’Eugène Carême : lettre d’Augustin Caresme à sa mère
Date : 30 janvier 1871
Fonds : administration de la Commune de 1871
Cote : VD3 18
Le 21 décembre 1870, la seconde tentative des armées françaises pour reprendre le petit village du Bourget se solde par une nouvelle défaite, lourde de conséquences pour le moral des Parisien.ne.s assiégé.e.s. Comme lors de la première bataille du Bourget les 28, 29 et 30 octobre 1870, on déplore de nombreux tués et blessés, ainsi que des prisonniers.
Les conditions de détention des soldats français en Prusse nous sont connues grâce aux documents conservés aux Archives de Paris. Le 30 octobre 1870, Augustin Caresme, de la garde mobile, est capturé par l’ennemi au Bourget. Son nom figure sur la liste des hommes tués, blessés ou prisonniers publiée ici dans l'article "28 octobre 1870 : la bataille du Bourget". En janvier 1871, il écrit à sa mère pour lui donner de ses nouvelles. Quelques mois plus tard, la lettre est jointe au dossier de son frère Eugène, décédé des suites de ses blessures en avril 1871, dans le cadre d’une commission d’enquête sur les citoyens gardes tués blessés et disparus pour la défense de la Commune, sans doute pour étayer une demande de secours adressée par leur mère à ladite commission.
« Erfurt le 30 janvier 1871
Ma mère,
Je técrit ces quelques mots pour te faire savoir ma position je suis prisonnier jai apris que lon pourais écrire à paris et je me suis mit a écrire pour te donner de mes nouvelles depuis trois mois que je suis la on nous fais travailler avec 24 degrés de froid et 4 pieds de neige nous couchons dans des baraque en planche et sur la paille et quand a la nouriture nous avons du riz et de lorge et lon touche un pain tous les quatre jours.
Je ne peux ten mettre d’avantage parce que lon lit les lettres et jespère bientôt revenir vers le mois de mars, Je fini ma lettre en tembrasant de tout cœur et embrasse bien M. Houel pour moi et souhaite le bonjour a toutes les personne que tu connais.
Et si tu peux me faire réponse, je l'attends le plus tôt possible. »
Lettre d'Augustin Caresme à sa mère, 30 janvier 1871, recto. Archives de Paris, VD3 18.
Lettre d'Augustin Caresme à sa mère, 30 janvier 1871, verso. Archives de Paris, VD3 18.
Lettre d'Augustin Caresme à sa mère, 30 janvier 1871, enveloppe. Archives de Paris, VD3 18.