5 novembre 1870 : les Parisiens aux urnes
Document : affiche pour l’élection municipale des 5 et 7 novembre
Date : 4 novembre 1870
Fonds : administration communale, mairie du 2e arrondissement
Cote : VD6 979
Le 31 octobre 1870, quelques heures avant l’insurrection, les maires provisoires des 20 arrondissements, réunis à l’Hôtel de Ville, prennent la décision d’organiser des élections municipales, lesquelles doivent aboutir à l’élection démocratique d’un maire et de trois adjoints dans chaque arrondissement. Dans un premier temps, cette résolution n’est pas soutenue par Étienne Arago, maire de Paris, ni par le gouvernement de la Défense nationale. Mais le soulèvement du 31 octobre, qui provoque la démission d’Arago, les rend nécessaires pour tempérer les poussées révolutionnaires d’une partie grandissante de la population parisienne.
Après le plébiscite qui a conforté le gouvernement dans son action, les Parisiens sont donc à nouveau appelés aux urnes, pour deux scrutins successifs : le 5 novembre, pour élire les maires d’arrondissement, et le 7, leurs trois adjoints.
Ces deux scrutins font l’objet de procès-verbaux semblables à ceux rédigés lors du plébiscite. Chaque arrondissement est divisé en sections, dont le nombre varie. Le suffrage est universel et masculin : les votants sont des hommes, âgés de plus de 21 ans et domiciliés depuis au moins 6 mois dans l’arrondissement. Si l’on observe ici encore les résultats rapportés par les procès-verbaux des 2e et 18e arrondissements, conservés dans le fonds des mairies d’arrondissement, le chiffre le plus frappant est celui de l’abstention : 40% pour le 18e, le chiffre monte jusqu’à 55% dans le 2e. Ce taux d’abstention élevé se retrouve sur l’ensemble du territoire parisien. Treize des 20 maires sont élus dès le premier tour, comme Pierre Tirard dans le 2e, Théodore Bonvalet dans le 3e, Anne-Charles Hérisson dans le 6e, Lazare Carnot dans le 8e, Jules Mottu dans le 11e ou encore Georges Clémenceau dans le 18e. Les arrondissements populaires de l’est parisien élisent quant à eux au deuxième tour deux personnalités importantes de l’insurrection du 31 octobre : Charles Delescluze dans le 19e et Gustave Flourens dans le 20e. L’élection de ce dernier, arrêté quelques jours plus tôt pour excitation à la guerre civile, est invalidée par le gouvernement.